Thèse en cours

L'autodétermination de l'identité de genre en droit français.

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Auteur / Autrice : Claire Borrel
Direction : Hugues Kenfack
Type : Projet de thèse
Discipline(s) : Droit
Date : Inscription en doctorat le 20/09/2021
Etablissement(s) : Université Toulouse Capitole
Ecole(s) doctorale(s) : École doctorale Droit et Science Politique
Partenaire(s) de recherche : Laboratoire : IDP - Institut de Droit Privé

Mots clés

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Résumé

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Le genre fait partie intégrante de l'identité de l'être humain, consacré sur le plan juridique au sein de l'état civil. Il fait aujourd'hui l'objet de nombreuses discussions au sein desquelles le Droit a pris et continue de prendre part. Si l'état civil a longtemps été marqué par un principe d'indisponibilité, le droit français a dû prêter attention au phénomène transidentitaire, désignant la situation d'une personne dont le genre ne correspond pas au sexe assigné à sa naissance. Sous l'impulsion des revendications des divers acteurs et de la jurisprudence de la cour européenne des droits de l'homme, le droit français dès 1992 a modifié sa position pour reconnaître sur le plan civil la transition d'un genre à l'autre. Cette reconnaissance laisse toutefois subsister certaines difficultés, notamment sur le plan du droit de la filiation comme l'a démontré l'arrêt rendu par la première chambre civile de la Cour de cassation le 16 septembre 2020. Le traitement juridique de la transidentité implique ainsi de se demander quelles étapes ont été franchies par le droit français et quelles étapes peuvent encore l'être. Au-delà du phénomène transidentitaire, les discussions autour du genre amènent à considérer d'autres problématiques comme l'intersexuation. Si la transidentité implique le mouvement entre deux genres, il convient également d'interroger cette binarité. À ce titre, l'intersexuation est venue poser la question de la reconnaissance d'une troisième catégorie – « sexe neutre » – sur l'état civil. En 2017, la Cour de cassation n'a pas accueilli cette proposition, rappelant d'une part que la binarité était un des fondements de l'ordre social et d'autre part que le juge judiciaire n'était pas compétent pour amender de la sorte l'état civil. C'est ainsi au législateur français que la problématique est adressée et dans la mesure où certains ordres juridiques admettent l'existence de cette troisième catégorie d'identification, il est ainsi nécessaire de s'interroger de façon prospective sur la façon dont le droit français pourrait se départir de la binarité pour reconnaitre l'identité des personnes intersexes.