L'Action collective pour une transition agroécologique paysanne - Une étude des Systèmes Participatifs de Garantie (SPG) pour les labels biologiques en Afrique de l'Est
Auteur / Autrice : | Philippe Ninnin |
Direction : | Sylvaine Lemeilleur |
Type : | Projet de thèse |
Discipline(s) : | Sciences économiques |
Date : | Inscription en doctorat le Soutenance le 04/02/2025 |
Etablissement(s) : | Institut Agro |
Ecole(s) doctorale(s) : | École doctorale Economie Gestion de Montpellier |
Partenaire(s) de recherche : | Laboratoire : MoISA - Montpellier Interdisciplinary center on Sustainable agri-food systems (Social and Nutritional Sciences) |
Equipe de recherche : Pôle REGULATIONS | |
École d'inscription : L'Institut Agro Montpellier (2020-....) | |
Jury : | Président / Présidente : Pascal Grouiez |
Examinateurs / Examinatrices : Sylvaine Lemeilleur, Jean-Pierre Chanteau, Emmanuelle Bouquet, Floriane Clement, Allison Loconto | |
Rapporteurs / Rapporteuses : Jean-Pierre Chanteau, Pascal Grouiez |
Mots clés
Résumé
Les systèmes de garantie participatifs (SPG) sont un modèle de certification pour les labels biologiques. Ils diffèrent du modèle dominant de tierce partie (CTP) car, dans un SPG, les acteurs du système alimentaire sont impliqués dans la gestion du label répondant à plusieurs lacunes de la gouvernance de la CTP. L'identification de leviers pour encourager les acteurs à s'engager dans l'action collective est donc un enjeu majeur pour le développement des SPG. En nous appuyant sur lapproche des communs (Hess et Ostrom, 2007; Ostrom, 1990), nous étudions l'action collective pour la durabilité des systèmes alimentaires à travers la participation des agriculteurs aux SPG en Afrique de l'Est. La thèse recense les facteurs institutionnels, organisationnels et individuels qui façonnent et stimulent la participation des communautés d'agriculteurs à la gestion collective des labels biologiques. Chapitre 1 : En quoi les droits de propriété existant dans la gestion collective des SPG peuvent-ils contribuer à l'établissement d'un lien plus étroit entre les labels biologiques et leurs utilisateurs ? En se basant sur le cadre des faisceaux de droits (Schlager et Ostrom, 1992), nous décrivons chaque structure de gouvernance et nous montrons que la répartition des droits des parties prenantes varie considérablement entre les différents SPG. Ces différences peuvent avoir un impact sur la légitimité du label, l'implication et la mobilisation des membres du SPG et l'efficacité des procédures de vérification de la conformité. Tous les SPG accordent cependant beaucoup plus de droits sur le label que le règlement européen sur la CTP. Chapitre 2 : Comment la gestion collective d'un label biologique et du système alimentaire qui lui est associé peut-elle être influencée par les discours des acteurs les plus influents ? Nous mobilisons le cadre danalyse et de développement institutionnel politisé (Clement, 2010) pour montrer que la création du label Kilimo Hai et de son SPG a été influencée par des asymétries de pouvoir, des intérêts politiques et par les représentations partagées d'acteurs influents. Ces facteurs ont induit des lacunes dans les chaînes de valeur biologiques régionales et expliquent en partie la faible popularité du label. Chapitre 3 : Quels sont les impacts agronomiques, sociaux et économiques de la formation à l'agroécologie et de la certification SPG ? Les résultats de notre évaluation économétrique par appariement (Cochran et Rubin, 1973) montrent que la formation agroécologique seule a déjà des effets positifs sur l'adoption de « bonnes pratiques agricoles » et sur les conditions de vie des agriculteurs. Toutefois, certains de ces effets ont tendance à s'estomper avec le temps. En revanche, la certification SPG renforce tous les avantages de la formation et maintient ses effets dans le temps. Parmi les indicateurs des moyens de subsistance étudiés, le seul sur lequel ni le SPG ni la formation n'ont d'effet est le revenu. Chapitre 4 : Quelle est l'interaction entre l'empowerment psychologique des agriculteurs et le temps qu'ils consacrent aux activités collectives de leur groupe SPG, et quelle est l'influence de leur expérience dans le SPG ? Nous utilisons le cadre de la participation aux SPG (Kaufman et al., 2020) et celui de lempowerment psychologique au travail (Spreitzer, 1995) pour identifier de potentielles relations statistiques. Il apparaît que l'empowerment psychologique et la participation aux activités du SPG sont liés par une boucle de rétroaction positive : la participation a un effet positif sur l'empowerment psychologique dans la durée et, en retour, l'empowerment fournit une base solide pour la participation des parties prenantes à l'action collective. Certains aspects socio-économiques sont abordés, tels que les problématiques de genre dans la participation. Enfin, nous discutons des implications de létude pour une gouvernance basée sur l'empowerment et l'autodétermination des parties prenantes.