Thèse en cours

MUSIQUE SAVANTE ET NOSTALGIE EN FRANCE A LA FIN DU XIXème siècle. Contribution à une histoire des émotions.

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Auteur / Autrice : Florian Devedeux
Direction : Sylvain Venayre
Type : Projet de thèse
Discipline(s) : Histoire
Date : Inscription en doctorat le 22/09/2021
Etablissement(s) : Université Grenoble Alpes
Ecole(s) doctorale(s) : École doctorale sciences de l'homme, du politique et du territoire (Grenoble ; 2001-....)
Partenaire(s) de recherche : Laboratoire : Laboratoire Universitaire Histoire Culture(s) Italie Europe

Mots clés

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Résumé

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« La république sera la république des paysans ou elle ne sera pas » dit Jules Ferry en 1884. Cette fragile troisième république tente d'utiliser l'amour des « petites patries » pour affirmer l'idée d'identité nationale. En Europe, de nombreux pays redécouvrent la mémoire de son folklore et de ses chants traditionnels pour faire émerger une culture spécifiquement nationale. La France pioche ainsi dans ses particularismes régionaux la ferveur d'un attachement salvateur à la patrie. Les soldats revenant de campagnes coloniales sont pour certains malades de nostalgie, terme médical depuis 1688 décrivant les effets psychiques et physiques du « mal du pays ». La séparation avec la terre, le terroir, de ces français déracinés semble propager dans la musique savante l'amour inconditionnel des paysages, transfert physique du désir originel. Dans une certaine mesure, la nostalgie participe à la complexe élaboration de l'identité culturelle française à travers la musique savante. Arme de propagande, elle s'entrevoit comme un ressort nécessaire pour exalter le peuple français autour de la nation et enraciner plus efficacement le socle de valeurs républicaines. Il s'agit d'étudier dans cette thèse comment le monde musical de cette fin de siècle perçoit la nostalgie et comment le « mal du pays » va s'incarner dans la musique savante ? Quel rôle la nostalgie a-t-elle jouée dans l'attachement aux « petites patries »? Progressivement la nostalgie sort du domaine médical pour signifier le sentiment à notre époque du regret d'une jeunesse perdue et d'une séparation irréversible avec un Jadis fantasmé. Que signifiait-elle pour les compositeurs de cette fin de siècle ? Comment était-elle comprise et utilisée en tant qu'émotion humaine ?