Thèse en cours

Partitionnement de niches, adaptation et productivité dans les récifs coralliens

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Auteur / Autrice : Zoé Delecambre
Direction : Valeriano Parravicini
Type : Projet de thèse
Discipline(s) : Biologie des populations, génétique et éco-éthologie
Date : Inscription en doctorat le 01/10/2021
Etablissement(s) : Université Paris sciences et lettres
Ecole(s) doctorale(s) : École doctorale de l'École pratique des hautes études
Partenaire(s) de recherche : Laboratoire : Centre de recherches insulaires et observatoire de l’environnement (Moorea, Polynésie française ; Perpignan)
établissement opérateur d'inscription : École pratique des hautes études (Paris ; 1868-....)

Résumé

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Les récifs coralliens soutiennent, grâce aux services écosystémiques, plus de 500 millions de personnes dans le monde. Les pressions anthropiques auxquelles sont soumis ces écosystèmes n'ont fait que s'intensifier au cours des dernières décennies, menant à une perte de structure et un changement dans la composition des ressources alimentaires. Au regard de ces changements, il est difficile de prédire si les récifs, dans un futur proche, seront en mesure de fournir à l'Homme les services qu'ils fournissent aujourd'hui. Il est donc urgent de comprendre le fonctionnement des récifs perturbés et de s'assurer qu'ils peuvent garantir une bonne productivité. Le concept de niche trophique définit l'ensemble des ressources consommées par une espèce, lui permettant de participer à la productivité du système. Dans le cadre d'une perturbation de l'écosystème, les ressources comprises dans la niche trophique d'une espèce sont susceptibles d'être indisponibles au sein du récif. Ainsi, la capacité d'une espèce à élargir sa niche trophique aux nouvelles ressources est primordiale pour qu'elle puisse perdurer et continuer à participer à la productivité du système. Lorsqu'une espèce est impactée par les perturbations et disparait d'un écosystème, sa part de productivité peut être maintenue grâce à la redondance trophique, qui définit le niveau de chevauchement entre les niches trophiques des différentes espèces. Si la redondance au sein d'un écosystème est faible, l'extinction d'une espèce entraine la perte d'accès à ses ressources et la perte de la productivité associée. Ce projet de thèse vise donc à étudier chacun de ces aspects écosystémiques à l'échelle des poissons herbivores, à travers quatre axes : i) le changement de ressources qui accompagne la dégradation des récifs, ii) l'élargissement des niches trophiques suite au changement des ressources, iii) la redondance trophique constatée dans les communautés de poissons herbivores, iv) la perte de productivité individuelle estimée suite aux perturbations de l'écosystème. À l'aide des techniques innovantes que sont le metabarcoding des contenus stomacaux et l'analyse des otolithes, nous travaillerons le long d'un axe de dégradation sur plusieurs sites de Polynésie Française. Ces recherches permettront la compréhension, à l'échelle de l'écosystème, des implications réelles des pressions anthropiques pour les récifs coralliens et leurs services.