Apprentissage profond et imagerie médicale chez les patients sourds
Auteur / Autrice : | Raphaële Quatre |
Direction : | Sébastien Schmerber |
Type : | Projet de thèse |
Discipline(s) : | MBS - Modèles, méthodes et algorithmes en biologie, santé et environnement |
Date : | Inscription en doctorat le 16/11/2021 |
Etablissement(s) : | Université Grenoble Alpes |
Ecole(s) doctorale(s) : | École doctorale ingénierie pour la santé, la cognition, l'environnement |
Partenaire(s) de recherche : | Laboratoire : Braintech Inserm U1205 |
Mots clés
Mots clés libres
Résumé
Introduction La surdité concerne 10 % de la population Française. L'appareillage auditif est proposé dans un premier temps mais dès lors qu'un patient présente une limitation de sa compréhension avec ses appareils un implant cochléaire peut être proposé. Les implants cochléaires sont indiqués en France en cas de surdités neurosensorielles sévères à profondes bilatérales avec un seuil audiométrique inférieur ou égale à 50 % de discrimination vocale dans le silence en liste de Fournier (ou équivalent) à 60 dB, en champ libre, avec des prothèses auditives bien adaptées. Les résultats de l'implant cochléaire sont en faveur d'un bénéfice dans la compréhension de la parole par rapport à une prothèse auditive en cas de surdité sévère à profonde cependant il existe une forte disparité des performances auditives après implantation cochléaire d'un patient à l'autre que ce soit dans le silence ou dans le bruit. Les 4 facteurs principaux semblent être la durée de la surdité, l'âge d'apparition de la surdité son étiologie et la durée de l'expérience du patient à l'implant. Il est supposé que les performances de l'implantation cochléaire sont fortement liées aux capacités du traitement auditif de la personne et à l'intégrité du système nerveux central depuis le nerf auditif jusqu'au cortex. Justification de l'étude A l'heure actuelle il est très difficile de prédire avant la pose d'un implant cochléaire quels seront les résultats obtenus avec l'implant cochléaire chez des patients sourds en indication d'implant cochléaire. Les résultats restent variables d'un patient à l'autre et l'étiologie ainsi que l'état des voies auditives centrales ne sont pas prises en compte dans l'indication d'implantation cochléaire. Objectif L'objectif principal de notre étude est de mettre en évidence des facteurs prédictifs de la réhabilitation auditive après implantation cochléaire chez des adultes sourds sévères à profonds par l'étude de la tractographie cérébrale afin d'extraire un signal de diffusion le long des voies auditives centrales associée à un screening génétique des patients avant l'implantation cochléaire, ainsi qu'une étude de la protéomique des liquides de l'oreille interne réalisée en per-opératoire. Matériels et méthodes Une étude monocentrique prospective chez 40 patients en indication d'implant cochléaire sera réalisée au CHU de Grenoble-Alpes. Une tomodensitométrie (TDM) des rochers et une imagerie par résonnance magnétique (IRM) des oreilles internes avec séquences de tractographie cérébrale seront réalisées en pré opératoire chez tous les patients inclus. L'imagerie par TDM des rochers et l'IRM des oreilles internes sont classiquement faits dans le bilan pré implant cochléaire et permettent le diagnostic de malformations de la capsule otique ou de tumeurs sur les voies auditives. L'IRM de diffusion est une modalité d'imagerie permettant d'étudier le mouvement Brownien des molécules d'eau à l'échelle microscopique. La modélisation mathématique de son signal RMN permet maintenant d'obtenir une estimation du volume du compartiment intra-axonal le long des structures anatomiques étudiées qui sont extraites par un processus de type tractographie probabiliste sur le paquet acoutico-facial et les radiations auditives. Des graphs de connectivité structurale avec métriques associées seront générés afin d'étudier la connectivité structurale encéphalique de façon globale à l'aide de la théorie des graphs, apte à modéliser les régions anatomiques altérées. L'ensemble sera complété en pré-opératoire par une évaluation génétique à la recherche d'anomalies génétiques pouvant être à l'origine de la surdité telle qu'une mutation de la Connexine 26 ou 30. Un prélèvement per opératoire de périlymphe lors de l'ouverture de la cochlée pour l'insertion de l'implant sera réalisé pour une évaluation de la protéomique des liquides de l'oreille interne. L'évaluation post opératoire des résultats auditifs des patients seront réalisés à l'aide de tests calibrés d'audiométrie vocale en champ libre en listes monosyllabiques et dissyllabiques ainsi qu'une évaluation de la qualité de vie en pré et post opératoire par les tests APHAB et CAP à 3 mois, 6 mois et 1 an. Résultats attendus Nous faisons l'hypothèse que la tractographie cérébrale par une diminution de la densité des fibres le long des voies auditives centrales, des anomalies génétiques spécifiques et l'étude de la protéomique dans la périlymphe nous permettrons de faire émerger des facteurs prédictifs de réhabilitation auditive difficile chez des patients après implantation cochléaire et nous permettra un suivi plus adapté de nos patients et éventuellement une évolution des indications d'implant cochléaire afin qu'ils soient implantés dans un timing optimal.