Rhapsodizing the Common Man : Esthétique et politique de la chanson folk américaine chez Alan Lomax

Rhapsodizing the Common Man: Aesthetics and Politics of American Folk Music in the Work of Alan Lomax

• Auteur / Autrice : Paul-Thomas Cesari
• Direction : Claude Chastagner
• Type : Projet de thèse
• Discipline(s) : Études du monde anglophone
• Date : Inscription en doctorat le 01/09/2021
• Etablissement(s) : Montpellier 3
• Ecole(s) doctorale(s) : École doctorale Langues, Littératures, Cultures, Civilisations (Montpellier ; 1991-....)
• Partenaire(s) de recherche : Laboratoire : EMMA - Etudes Montpellieraines du Monde Anglophone

Mots clés

Mots clés libres

Alan Lomax

Musique folk - Etats-Unis

Gens ordinaires

Engagement politique

Musique traditionnelle - Etats-Unis

Chanson contestataire

Alan Lomax

American folk music

Common people

Political activism

Protest song

Résumé

De 1933 à 1985, l'ethnomusicologue Alan Lomax n'a cessé de relayer la parole de l'Amérique des « sans voix » en collectant et en diffusant la musique des classes populaires. Activiste infatigable, folkloriste prosélyte, la variété de ses engagements rend le travail de Lomax particulièrement singulier. En dénominateur commun à ses combats se dessine la défense des gens ordinaires et de leurs valeurs communes. D'un point de vue sociopolitique, la démarche de Lomax interroge les fondements même de son propre engagement : cet éternel combat pour « l'équité culturelle » prend une dimension supplémentaire à l'aune des théories de Christopher Lasch, de Lawrence Levine et du socialisme orwellien. A une époque où la force de frappe effective des musiciens dans les combats sociaux est remise en question, la position interstitielle de Lomax offre une nouvelle lecture de la lutte contre les effets prégnants et homogénéisants des mass media : le folkloriste ne dirige plus sa critique directement vers l'industrie de masse, mais libère la parole de ceux qui y résistent. Ce travail, à la croisée de la new social history, des cultural studies et des African American studies, propose d'amorcer une réflexion sur les mécanismes sociopolitiques à l'oeuvre dans la démarche de Lomax, afin de faire émerger de nouvelles formes de résistance aux forces du marché de la musique de masse. Il conviendra néanmoins de conserver une distance critique vis-à-vis de cette démarche et d'en mesurer les limites : si la défense des gens ordinaires constitue un formidable outil d'inclusion, elle peut aussi révéler des postures plus essentialistes, voire populistes.

From 1933 to 1985, ethnomusicologist Alan Lomax never stopped relaying the soul of “voiceless” America by collecting and disseminating the music of the working class. A tireless activist, a proselytizing folklorist, the variety of his commitments makes Lomax's work particularly singular. The common denominator of these struggles is the defense of the ordinary people and their common values. From a sociopolitical point of view, Lomax's approach questions the very foundations of his own commitment: this eternal fight for “cultural equity” takes on an additional dimension in the light of the theories of Christopher Lasch, Lawrence Levine and Orwellian socialism. At a time when the effective power of musicians in social struggles is being questioned, Lomax's interstitial position offers a new reading of the struggle against the pervading and homogenizing effects of mass media: the folklorist no longer attacks directly the mass industry, rather liberates the voices of those who resist it. This work, at the crossroads of new social history, cultural studies and African American studies, aims at reflecting on the sociopolitical mechanisms at work in Lomax's approach, so as to bring out new forms of resistance to the forces of the mass music market. Nevertheless, it will be important to keep a critical distance from this approach and to measure its limits: while the defense of ordinary people constitutes a formidable tool for inclusion, it can also reveal essentialist or even populist positions.