Une archéologie politique du végétal
Auteur / Autrice : | Judith Bastie |
Direction : | Guillaume Le blanc |
Type : | Projet de thèse |
Discipline(s) : | Philosophie politique |
Date : | Inscription en doctorat le 07/09/2021 |
Etablissement(s) : | Université Paris Cité |
Ecole(s) doctorale(s) : | 624 - SCIENCES DES SOCIETES |
Partenaire(s) de recherche : | Equipe de recherche : LCSP (Labo. Changement Social et Politique) |
Mots clés
Mots clés libres
Résumé
La notion de végétal, de vie végétale, quoi qu’elle fasse l’objet d’un intérêt renouvelé en s’articulant aux problématiques écologiques contemporaines, reste néanmoins un impensé de l’histoire occidentale des idées. L’animal intéressa les sciences davantage, en tant qu’il constitue « un substitut à l’étude de [notre] propre nature », comme l’écrit Georges Canguilhem. La philosophie ne fait en ce sens pas figure d’exception, au même titre que les sciences biologiques et sociales, elle relégua les questions de végétalité au rang d’anecdote. Ce projet de thèse entend se saisir de ce paradoxe : entre prolixité contemporaine des discours sur les questions de végétalité et impensé historique des vies végétales. A l’instar de Michel Foucault dans le versant « archéologique » de son œuvre, il s’agira de se demander à quelles conditions la pensée antique, classique, moderne ou contemporaine a-t-elle pu réfléchir, au sujet des plantes, des rapports de vie ou d’inertie, d’individualité ou de société, de similarité ou d’altérité ? A partir de quels a priori historiques a-t-il été possible de confiner la végétalité à l’immobilité et l’insensibilité ? Et quelles sont les failles de cette pensée occidentale du végétal ? Ce projet revêt ainsi deux dimensions : une archéologique, ou épistémologique, qui consiste à chercher des moments historico-structurants dans la pensée du végétal ; et une politique, qui consiste à interroger les façons dont on gouverne, dont on ordonne ou désordonne ce qui se rapporte à la végétalité. Ce projet de thèse se situe à l’intersection de deux axes, de connaissance de la vie végétale et de politiques du végétal. Ainsi, trois terrains contemporains sont envisagés : le laboratoire, la forêt, les terres en lutte. Ils permettent d’explorer l’actualité politique du végétal sous trois formes ; celle de la construction scientifique de la catégorie de végétal, du gouvernement du milieu forestier, des luttes territoriales et autres résistances engageant de nouveaux rapports à l’altérité végétale. Ce projet s’inscrit dans une tradition d’épistémologie historique des années 1970 en France et se dote d’un corpus vitaliste avec des auteurs tels que Michel Foucault, Georges Canguilhem, Gilbert Simondon, Gilles Deleuze et enfin Henri Bergson. Il consiste en un double travail de recherche en archives d’une part, et de philosophie de terrain d’autre part.