Mécanismes moléculaires d'une symbiose rhizobienne sans facteurs Nod ni cordon d'infection chez la légumineuse tropicale Aeschynomene evenia
Auteur / Autrice : | Natasha Horta araujo |
Direction : | Jean-francois Arrighi |
Type : | Projet de thèse |
Discipline(s) : | BDI-Biologie des Interactions symbiotiques et parasitaires |
Date : | Inscription en doctorat le 01/10/2021 |
Etablissement(s) : | Université de Montpellier (2022-....) |
Ecole(s) doctorale(s) : | École Doctorale GAIA Biodiversité, agriculture, alimentation, environnement, terre, eau (Montpellier ; 2015-...) |
Partenaire(s) de recherche : | Laboratoire : PHIM - Plant Health Institute Montpellier |
Mots clés
Mots clés libres
Résumé
Les légumineuses jouent un rôle écologique et agronomique majeur en raison de leur capacité à fixer l'azote atmosphérique en symbiose avec les rhizobiums qu'elles hébergent dans des nodules. Pour comprendre les mécanismes de cette symbiose fixatrice d'azote, des cribles génétiques ont été réalisés sur deux légumineuses modèles tempérées, Medicago truncatula et Lotus japonicus, permettant de mettre à jour de nombreux acteurs moléculaires (Roy et al., 2020). Il a ainsi été révélé des mécanismes sophistiqués dans lesquels des molécules signal clé produites par le partenaire rhizobien, les facteurs Nod, sont reconnus de façon spécifique par la plante-hôte. Cette reconnaissance active une voie de signalisation Nod qui contrôle deux programmes symbiotiques : un programme d'infection avec la formation de cordons d'infection contenant les rhizobiums et un programme d'organogenèse impliquant l'induction à distance d'un primordium nodulaire. Finalement, les rhizobiums sont endocytés dans des cellules du primordium qui est à l'origine du nodule fixateur d'azote. Un des nouveaux enjeux des recherches menées sur la nodulation est de caractériser l'évolution et la diversité des mécanismes symbiotiques pour comprendre ce qui est vraiment essentiel (van Velzen et al., 2018). Pour explorer des processus symbiotiques alternatifs à ceux décrits chez M. truncatula et L. japonicus, une légumineuse tropicale a émergé comme modèle d'étude complémentaire de la nodulation, Aeschynomene evenia (Arrighi et al., 2012). A. evenia possède la propriété unique d'être efficacement nodulée par des Bradyhrizobium photosynthétiques qui ne produisent pas de facteur Nod (Giraud et al., 2007). Ce processus symbiotique correspond donc à une « symbiose Nod-indépendante » par opposition au modèle général. De plus, A. evenia partage avec d'autres légumineuses comme l'arachide et le lupin, un processus d'infection qui ne passe pas par la formation de cordon d'infection mais qui se fait de façon intercellulaire. Dans ce cas, les nodules sont formés par divisions successives de cellules initialement infectées par les rhizobiums. L'équipe d'accueil a réalisé la dissection génétique de cette symbiose Nod-indépendante chez A. evenia, en développant un génome de référence et une collection de 250 mutants de nodulation (Quilbé et al., 2021 ; Chaintreuil et al., 2016). La caractérisation de ces mutants a notamment conduit à l'identification de mutations dans plusieurs gènes de la voie de signalisation Nod mais pas dans ceux codant les récepteurs symbiotiques classiques. Cette approche de génétique directe a également été fructueuse pour découvrir plusieurs gènes codant des récepteurs nouveaux. L'objectif de ce projet de thèse est de préciser maintenant le rôle des récepteurs nouvellement identifiés lors de l'interaction symbiotique (étapes de perception, transduction du signal, initiation de l'infection) chez A. evenia et également de caractériser l'évolution des récepteurs symbiotiques (classiques et nouveaux) pour permettre la symbiose Nod-indépendante. Ce travail sera majeur pour décrire des mécanismes symbiotiques originaux chez les légumineuses.