Étude du couplage d'échange dans un réseau de qubit de spin de trous sur silicium
Auteur / Autrice : | Victor Millory |
Direction : | Silvano De franceschi, Louis Hutin |
Type : | Projet de thèse |
Discipline(s) : | Nanophysique |
Date : | Inscription en doctorat le 18/10/2021 |
Etablissement(s) : | Université Grenoble Alpes |
Ecole(s) doctorale(s) : | École doctorale physique |
Partenaire(s) de recherche : | Laboratoire : PHotonique, ELectronique et Ingéniérie QuantiqueS |
Mots clés
Mots clés libres
Résumé
L'informatique quantique, de par sa rupture avec l'approche computationnelle classique représente la prochaine frontière des technologies de l'information. De nombreux matériaux et approches ont déjà été explorés, avec une tendance vers le développement d'implémentation compatible avec un grand nombre de qubits. Parmi celle nouvelles approches, les technologies silicium se montrent des plus prometteuses. Les qubit sur silicium élémentaires produits par les laboratoires de recherche académiques ont déjà démontré la faisabilité de portes logiques élémentaires à un ou 2 qubits, avec un taux de fidélité déjà supérieur au seuil requis pour une computation quantique dite « tolérante aux pannes ». A Grenoble, les laboratoires de recherche, aussi bien fondamentale et appliqué, du CEA et du CNRS sont impliqués dans un effort collaboratif visant à développer les technologies silicium nécessaires permettant la réalisation de processeur quantique à grand nombre de qubit. C'est dans cette optique que le Quantum Silicon Group (QSG, https://www.quantumsilicon-grenoble.eu/) à choisie de mettre à profit les capacités d'intégration de la technologie CMOS, accessible via les infrastructures R&D à grande échelle présentes sur le site de Grenoble. En 2016, une expérience du groupe LATEQS (dans les laboratoires de l'IRIG, https://www.lateqs.fr/) a montré pour la première fois qu'un transistor quasi-conventionnel, provenant des lignes de production CMOS de standard industriel du Leti, pouvait être opéré comme qubit de spin [1]. Cette importante preuve de concept s'inscrit dans nos efforts de recherche vers des implémentations garantissant l'intégration un grand nombre de qubit au sein d'un même systeme. Cette vision ambitieuse va de pair avec de nombreux défis à relever à différent niveaux, une large gamme de solution est ainsi encore à explorer et évaluer. Il est par exemple nécessaire de déterminer la combinaison de matériaux la plus approprié, le type de spin le plus avantageux (électron ou trou), le layout le plus optimal, comment initialiser, manipuler et lire un grand nombre de qubit, etc. Le recherche de réponses à ces questions nécessite des efforts massifs en terme de conception du dispositif mais aussi en technique expérimentale et de test. De même, de nombreux aspects physiques restent à éclaircir : des propriétés électroniques des boites quantiques aux mécanismes gouvernant l'interaction entre le qubit de spin et les différents degrés de liberté de leur environnement (Bains de photon et phonon, spin nucléaire etc.). En rapprochant ingénieur, physicien expérimentaliste et théoricien, le Quantum Silicon Group offre un environnement riche et stimulant au sein duquel les doctorants sont amenés à découvrir les multiples facettes de l'univers de la recherche. Il s'agit du tout jeune monde de l'ingénierie quantique ! Ce projet de thèse se concentre uniquement sur l'implémentation de qubit de spin de trou. Les principaux avantages des trous résident dans leur manipulation par champs électriques hautes fréquence qui peuvent être induit via modulation des gates. Ceci est rendu possible par l'interaction spin-orbit présent dans la bande de valence. Le mécanisme de rotation du spin est bien connu (EDSR: Electric dipole spin resonance) et a déjà été le sujet de recherches détaillées, aussi bien théoriques qu'expérimentales, et dont un nombre conséquent a été mené à Grenoble [2]. Le doctorant aura pour tâche d'enquêter sur la nature et le niveau de contrôle de l'échange de couplage entre des qubits de spin de trou voisins. Ces aspects représentent la clef de l'implémentation de portes logiques à 2 qubit ainsi qu'un des défis de l'intégration de qubit à grande échelle. Plus en détail, le doctorant devra déterminer si le couplage d'échange peut être activer ou désactiver efficacement, préciser les contraintes en terme de paramètres géométrique et de layout. Une étude sur la sensibilité du désordre de charge et du bruit engendré est également prévue. Ce travail de recherche sera mené sur des dispositifs présentant des gates interposée, incluant une couche de gates dîtes « plongeantes » contrôlant le niveau d'énergie des boites quantiques, et une couche contrôlant la barrière tunnel entre les boites adjacentes. Le couplage d'échange est théoriquement contrôlable via ces dernières. Ce type de dispositif est en cours de fabrication au Leti sur une technologie FDSOI (Fully-Depleted Silicon-On-Insulator). Les premiers lots devraient être disponibles avant le début de cette thèse. Afin de limiter les risques de possible délais, nous sommes en train de développer une alternative « post-process » à la salle blanche PTA (http://pta-grenoble.com/). Nous récupérons les wafers du Leti avant la phase « back-end of line », ceux-ci contiennent alors le stack des dispositifs fabriqués jusqu'à la première couche de gate. Les wafers sont ensuite découpé en dés et traités à la PTA. Le but est d'ici de déposer une seconde couche de gates, alignée avec les dispositifs existants. Le doctorant sera impliqué dans ce procédé dont le développement a déjà bien été entamé. Le doctorant mènera à bien la caractérisation électrique à température ambiante et à température cryogénique (10mK). Ces expériences incluent la manipulation et la lecture des qubits à l'aide de signaux haute fréquence. La réalisation de programme pilotant les mesures et d'un modèle décrivant les dispositifs sont attendus. Enfin, le doctorant sera encouragé à interagir avec les autres collaborateurs du Quantum Silicon Group et de participer aux évenements organisés avec nos partenaires européennes dans le cadre du projet QLSI (Quantum Large Scale Integretion in Silicon) flagship. [1] Maurand, R., Jehl, X., Kotekar-Patil, D. et al. A CMOS silicon spin qubit. Nat Commun 7, 13575 (2016) [2] Voisin B., et al. Nano Lett. 2016, 16, 1, 8892 (2015)