Thèse en cours

Ambroise Croizat (1901-1951), fils d'ouvriers, ministre du Travail et ''père oublié'' de la Sécurité sociale

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Auteur / Autrice : Léo Rosell
Direction : Jean VigreuxJulian Mischi
Type : Projet de thèse
Discipline(s) : Histoire
Date : Inscription en doctorat le 01/09/2021
Etablissement(s) : Dijon, Université Bourgogne Europe
Ecole(s) doctorale(s) : SEPT - Sociétés, Espaces, Pratiques, Temps
Partenaire(s) de recherche : Laboratoire : Laboratoire Interdisciplinaire de Recherches

Résumé

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Alors que 2021 fut l'occasion de commémorer, en plus des cent-vingt ans de la naissance d'Ambroise Croizat, les soixante-quinze ans de la loi sur la Sécurité sociale qui porte son nom et les soixante-dix ans de sa mort, l'histoire du ministre du Travail à la Libération et « père oublié de la Sécu » demeure encore méconnue de l'historiographie de la protection sociale et de celle du mouvement communiste, et plus largement de la majorité des Françaises et des Français. Le renouveau mémoriel autour de la figure d'Ambroise Croizat depuis le début des années 2010 a toutefois permis à son nom de ne plus rester confiné aux seuls milieux militants cégéto-communistes. Le succès de productions audio-visuelles, la présence accrue de porteurs de sa mémoire dans les médias et une activité mémorielle dynamique sur les réseaux sociaux ont popularisé l'histoire d'Ambroise Croizat auprès d'un public élargi et moins militant. Toutefois, le manque de rigueur historique de certaines de ces productions mémorielles a parfois abouti à la construction de récits proches de l'hagiographie. Cette (re)construction mémorielle tardive, de même que les usages politiques contemporains qui sont faits de la figure d'Ambroise Croizat, rendent ainsi nécessaire de faire avancer les connaissances historiques sur le seul ministre du Travail à avoir été ouvrier, afin de pouvoir faire davantage la part du mythe et celle de l'histoire. Ce sujet invite donc à analyser la trajectoire sociale et politique d'Ambroise Croizat résumée dans le titre, en montrant comment un fils d'ouvrier, lui-même métallurgiste dès l'âge de treize ans, est devenu ministre du Travail et l'un des principaux acteurs de la mise en oeuvre du système social français. La perspective sociobiographique doit également faire ressortir les dynamiques collectives dans lesquelles cette trajectoire s'inscrit, en reproduisant les réseaux sur lesquels Ambroise Croizat s'est appuyé dans sa carrière militante et dans le cadre de son action politique, parlementaire puis ministérielle. La référence à son statut de « père oublié » de la Sécurité sociale, mis en avant dans la littérature militante qui cherche à réhabiliter sa figure, manifeste d'emblée l'intérêt que nous souhaitons porter dans cette étude aux différentes temporalités de la construction – ou au contraire de l'inactivité – mémorielle dont il fut l'objet, que ce soit du point de vue de la sphère politique et militante, de l'historiographie ou du champ institutionnel de la protection sociale.