Thèse en cours

Dépendance à la mobilité dans les espaces périurbains ruraux. Réflexion sur les limites et les opportunités d'un modèle d'aménagement inspiré du « Transit-Oriented Development » (TOD).
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Auteur / Autrice : Maya El khawand
Direction : Caroline GallezVincent Kaufmann
Type : Projet de thèse
Discipline(s) : Aménagement de l'espace, Urbanisme
Date : Inscription en doctorat le 31/08/2021
Etablissement(s) : Université Gustave Eiffel
Ecole(s) doctorale(s) : École doctorale Ville, Transports et Territoires
Partenaire(s) de recherche : Laboratoire : Laboratoire Ville, mobilité, transport (Champs-sur-Marne, Seine-et-Marne)

Résumé

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Au cours des dernières décennies, le développement de la vitesse et l'amélioration des conditions de déplacement ont entraîné des transformations socio-spatiales du territoire. Celui-ci s'est caractérisé par une croissance continue des villes, où les distances entre les habitations et les activités sont devenues beaucoup plus importantes. Les zones urbaines-rurales ont accueilli de nouvelles populations à la recherche de logements plus abordables ou d'un cadre de vie moins urbain et plus naturel. Ces transformations spatiales ont entraîné d'importantes inégalités sociales dans l'accès aux équipements, que ce soit en termes d'accès à des modes de déplacement rapides, qui dépendent fortement de caractéristiques personnelles telles que l'âge, le revenu, le sexe, etc. (Geurs, Van Wee, 2014) ou à des lieux de résidence dotés de bonnes commodités ou de services de transport public efficaces. Ces deux transformations spatiales des zones urbanisées et la valorisation sociale de la mobilité ont conduit à l'augmentation du besoin de se déplacer plus fréquemment, parfois plus loin et plus vite (Kaufmann, 2008).Ce processus de " dépendance à la mobilité " se traduit par deux formes de préjudice pour les groupes sociaux précaires : un manque d'accessibilité aux aménités pour ceux qui n'ont pas accès à la mobilité, ou des coûts financiers importants, des temps de déplacement difficiles et plus longs pour les personnes mobiles mais fortement contraintes dans leurs déplacements (Fol, Gallez, 2017). Avec l'urgence climatique, l'augmentation des prix de l'énergie et l'accroissement des inégalités sociales, l'accès aux équipements pour les personnes précaires devient plus difficile, en particulier pour les personnes vivant dans des zones peu peuplées, moins bien desservies par les transports en commun, et souvent moins bien pourvues en services et commerces de proximité. Une réflexion sur le modèle d'aménagement favorisant l'accès aux équipements tout en limitant les déplacements est nécessaire, notamment dans les régions rurales-urbaines. Pourtant, les zones à faible densité sont généralement stigmatisées comme des territoires fragiles, marqués par des modes de vie non durables et des habitudes de mobilité principalement basées sur l'utilisation de la voiture et définies par les grandes distances entre les activités (Fourny, Cailly, 2012). Ces imaginaires émergent encore de la manière dont ces régions sont planifiées et pensées à travers le prisme de l'" urbain ". Nous faisons l'hypothèse que la desserte ferroviaire des espaces périurbains-ruraux tend à avoir des effets paradoxaux sur l'accès aux services, la mobilité, le logement et l'emplois. Basée sur différentes méthodes qualitatives : observations in situ, entretiens semi-directifs avec des acteurs de l'urbanisme et du transport et des habitant.e.s, focus groupe, parcours commentés, nous nous appuyons sur deux études de cas qui renvoient à des environnements urbains contrastés et à des principes différents de coordination urbanisme-transport. La première étude de cas est celle de Creil, une commune située en dehors de la région administrative de l'Ile de France mais à sa périphérie. Elle est présentée comme fortement dépendante de la métropole francilienne (si l'on considère l'importance des déplacements quotidiens). La deuxième étude de cas concerne la petite ville de "La Roche-sur-Foron", située dans la périphérie française de Genève et desservie par le nouveau chemin de fer Léman Express (l'infrastructure transfrontalière franco-suisse). Le réseau a été conçu comme un corridor, dépendant de la métropole genevoise, notamment en termes de déplacements quotidiens.