Thèse en cours

Stratégies multi échelle numériques et calcul haute performance pour la prédiction du comportement à la rupture des matériaux hétérogènes

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Auteur / Autrice : Zakaria Chafia
Direction : Julien Yvonnet
Type : Projet de thèse
Discipline(s) : Génie Civil
Date : Inscription en doctorat le 01/10/2021
Etablissement(s) : Université Gustave Eiffel
Ecole(s) doctorale(s) : École doctorale Sciences, Ingénierie et Environnement
Partenaire(s) de recherche : Laboratoire : MSME - Laboratoire de Modélisation et Simulation Multi Echelle
Equipe de recherche : Equipe de Mécanique (MECA)

Résumé

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Les nouveaux matériaux ou procédés en génie civil, tels que les bétons fibrés ou l'impression 3D du béton, induisent de nouveaux comportements de ces matériaux et structures, pouvant faire apparaître une forte anisotropie par rapport aux matériaux cimentaires plus classiques. Dans un objectif de prévision de la tenue de ces structures et de leur optimisation, le développement de méthodes numériques de simulation est un point crucial. Les modèles et méthodes de simulations de la fissuration à l'échelle microscopique dans les matériaux cimentaires ont connu des développements rapides ces dernières années, notamment par le biais des approches de simulation de la fissuration de type champ de phase [1-4]. Cette méthode possède l'avantage de pouvoir simuler l'initiation, la propagation et la coalescence de fissures multiples dans des configurations arbitraires et 3D. Elle se révèle ainsi extrêmement utile pour réaliser la simulation de la fissuration dans les milieux fortement hétérogènes tels que des modèles de microstructures issus directement d'imageries expérimentales (voir par exemple les travaux menés dans le cadre du Labex MMCD [5-9]). Ainsi, il est déjà actuellement possible, pour une microstructure donnée, de simuler le comportement à la rupture d'un volume élémentaire représentatif de matériau pour certaines directions de chargement et incorporant tous les détails de la microstructure (voir Fig. 1). L'un des verrous actuels est de construire des modèles complets tridimensionnels à rupture pour ces matériaux et les méthodes de simulations numériques associées pour mener des calculs à l'échelle d'une structure. Une approche possible est la méthode FE2 [10,11] qui consiste à simuler de manière simultanées les deux niveaux de problèmes non linéaires liés aux deux échelles, microscopiques et macroscopiques. Cependant, la complexité induite par de telles simulations ne permet pas son utilisation directe avec les moyens de calculs actuels. Il convient alors de trouver des stratégies opérationnelles permettant de transférer efficacement l'information entre les échelles. D'autres verrous font aujourd'hui des simulations de la fissuration multi échelle un défi : la notion même d'homogénéisation d'un volume élémentaire fissuré est discutable, et des critères appropriés doivent définir le cadre d'applicabilité d'une démarche d'homogénéisation dans ce cadre. Ensuite, tout problème induisant un adoucissement par endommagement au niveau microscopique nécessitera une régularisation du problème macroscopique afin d'éviter les problèmes numériques de non convergence et dépendance au maillage. Une autre stratégie possible est la construction ou l'identification de modèles macroscopiques alimentés par des donnés issues de calculs préliminaires sur des volumes élémentaires représentatifs. Dans ce cas, la définition du modèle et des variables internes associées reste à construire dans un cadre général anisotrope. L'objectif principal de cette thèse est de traiter ce problème et de proposer des méthodologies de modélisation multi échelle de la fissuration utilisables dans plusieurs applications telles que les bétons fibrés, chargés, ou imprimés en 3D. Plus précisément, les points suivants seront abordés : - Le développement de modèles de fissuration et d'endommagement macroscopiques construits à partir de modèles numériques de matériau (Volume élémentaire Représentatif), idéalisés ou issus d'imageries expérimentales (micro tomographie). Il s'agira alors de proposer des modèles permettant de décrire un comportement possiblement anisotrope de la fissuration macroscropique, et incluant une régularisation afin de rendre les simulations numériques indépendantes des problèmes liés à l'adoucissement. Plusieurs stratégies seront envisagées : o L'identification de modèles empiriques prédéfinis, identifiés à partir de calculs préliminaires sur des VER o La construction de modèles purement numériques (de type surface de réponse), construits par des méthodes issues de l'intelligence artificielle ou des sciences des données [12,13]. - Le développement d'approches à deux échelles dans lesquelles une accélération des calculs sera réalisée : o soit par une simplification du modèle micro (modèle micromécanique offrant une résolution semi-analytique) o soit par une réduction des résultats du modèle micro (utilisation de techniques de réduction de modèles, données pré-calculées, échantillonnage adaptatif) - La validation expérimentale des modèles et méthodologies proposées.