Étude du rôle des interactions amibes - vibrios en milieu marin dans l'émergence des pathogènes
Auteur / Autrice : | Laura Onillon |
Direction : | Guillaume Charriere, Marie-Agnès Travers |
Type : | Projet de thèse |
Discipline(s) : | BDI-Biologie des Interactions symbiotiques et parasitaires |
Date : | Inscription en doctorat le 04/10/2021 |
Etablissement(s) : | Université de Montpellier (2022-....) |
Ecole(s) doctorale(s) : | École Doctorale GAIA Biodiversité, agriculture, alimentation, environnement, terre, eau (Montpellier ; 2015-...) |
Partenaire(s) de recherche : | Laboratoire : Interactions Hôtes-Pathogènes Environnements |
Equipe de recherche : TReV - Transmission, Resistance and Virulence |
Mots clés
Résumé
En milieu marin, les amibes libres se nourrissent de bactéries grâce à la phagocytose. Par ailleurs, ce processus cellulaire a été conservé au cours de l'évolution et est également utilisé par les cellules immunitaires des animaux pour la défense contre les pathogènes. Dès lors, la prédation exercée par les amibes libres sur les bactéries aquatiques pourrait favoriser la sélection de pathogènes résistants à la phagocytose. Depuis 2008, le syndrome de mortalité des huîtres du Pacifique (POMS) entraine d'importants épisodes de surmortalité chez l'huitre creuse Crassostrea gigas. A l'origine de ces épisodes, une immunosuppression induite par le virus OsHV-1 µvar favorise la colonisation des huîtres par des bactéries pathogènes opportunistes du genre vibrio. Or, ces pathogènes peuvent résister à la phagocytose des cellules immunitaires des huîtres, ou hémocytes, et entrainer leur lyse. De plus, de précédents travaux ont montré que des facteurs de virulence de Vibrio tasmaniensis LGP32 chez l'huître sont également impliqués dans la résistance de cette souche à la prédation des amibes libres. On sait notamment qu'une pompe d'efflux du cuivre (CopA) est nécessaire à la survie intracellulaire des vibrios, et qu'une métalloprotéase sécrétée (Vsm) provoque une inhibition de la motilité amibienne. L'objectif de ce projet est ainsi de mieux comprendre le rôle joué par les interactions amibes-vibrios en milieu marin dans l'émergence de virulence chez les vibrios pathogènes d'huitre. Premièrement, une banque de mutants transposons de V. tasmaniensis LGP32 et Vibrio crassostreae J2-9 permettra d'identifier à l'échelle du génome les facteurs de virulence impliqués dans les interactions vibrio-amibes et/ou vibrio-huitres. La deuxième partie de la thèse sera consacrée à la caractérisation des vibrios associés aux amibes dans l'environnement. Pour cela, des collections d'amibes marines d'origines géographiques diverses seront criblées par qPCR spécifique des Vibrionaceae, et les groupes taxonomiques auxquels appartiennent les vibrios seront ensuite déterminés par séquençage et analyse en génomique comparative. Enfin, une approche par évolution expérimentale permettra d'étudier les changements évolutifs résultants d'interactions successives amibes-vibrios, ainsi que leur impact sur la virulence des vibrios chez l'huitre.