Impact de la décontamination et de la remise en culture des sols agricoles sur les transferts de sédiments et de radiocésium dans les rivières de Fukushima
Auteur / Autrice : | Thomas Chalaux-clergue |
Direction : | Olivier Evrard, Atsushi Nakao |
Type : | Projet de thèse |
Discipline(s) : | Géosciences |
Date : | Inscription en doctorat le 01/10/2021 |
Etablissement(s) : | université Paris-Saclay |
Ecole(s) doctorale(s) : | École doctorale Sciences Mécaniques et Energétiques, Matériaux et Géosciences |
Partenaire(s) de recherche : | Laboratoire : Laboratoire des Sciences du Climat et de l'Environnement - DRF |
Equipe de recherche : Géochimie Des Impacts (GEDI) | |
référent : Université de Versailles-Saint-Quentin-en-Yvelines (1991-....) |
Mots clés
Résumé
D'importantes quantités de radionucléides (principalement du radiocésium) se sont déposées sur les sols du nord-est du Japon après l'accident de la centrale nucléaire de Fukushima Daiichi en mars 2011. Dès fin 2013, les autorités japonaises ont entrepris un programme sans précédent de décontamination à grande échelle dans les zones cultivées et résidentielles touchées par le panache radioactif (8953 km2). L'objectif principal était de ne pas exposer les habitants à des doses radioactives supérieures à 1 mSv an-1 en plus du niveau naturel, afin de permettre un retour rapide des habitants et la reprise des activités agricoles. Dans ces zones, la décontamination a consisté à décaper sur 5 cm la couche supérieure de sol concentrant le radiocésium (90-99%) et à la remplacer par du sable saprolitique extrait de carrières locales ouvertes à cet effet. Cependant, la décontamination n'a concerné qu'une petite partie du paysage, puisque les terres agricoles couvrent moins de 10 % de cette région. En outre, comme les terres agricoles ont commencé à être remises en culture, de nombreuses questions ont été soulevées quant à l'impact de ces travaux de décontamination sur le transfert du radiocésium dans les rivières et à travers les paysages. Une approche de traçage sédimentaire multi-proxy a été mis en place pour quantifier l'évolution des sources de sédiments et de radiocésium associé aux particules transitant par le système hydrographique drainant le panache radioactif depuis l'accident. Ce grâce à l'analyse combinée de carottes de sédiments et de dépôts de crues fluviales prélevés dans toute la région. En 2021, les autorités japonaises ont annoncé la réouverture potentielle de certaines parties de la zone de retour difficile (Difficult-to-Return zone) à partir du printemps 2023 sans décontamination obligatoire. Les recherches actuelles ont permis de reconstituer et de comparer les sources et les transferts de sédiments et de radiocésium dans trois bassins versants contrastés (barrage de Mano, barrage de Yokokama et barrage de Ogaki) où différents modes de gestion (et calendriers) ont été mis en uvre. Cela permettra de mieux comprendre l'impact des différentes décisions de gestion et de leur calendrier (décontamination précoce ou tardive) sur les transferts de sédiments et de radiocésium dans ces conditions post-accidentelles uniques.