L'évolution du continuum dialectal de l'anglais entre le Xe et le XIIe siècle : analyse sociolinguistique
Auteur / Autrice : | Alexandre Etcheheguy |
Direction : | Fabienne Toupin |
Type : | Projet de thèse |
Discipline(s) : | Sciences du Langage - Linguistique |
Date : | Inscription en doctorat le 28/09/2021 |
Etablissement(s) : | Tours |
Ecole(s) doctorale(s) : | École doctorale Humanités et Langues (Centre-Val de Loire ; 2018-....) |
Partenaire(s) de recherche : | Laboratoire : Laboratoire ligérien de linguistique (Orléans ; Tours ; 2012-....) |
Mots clés
Résumé
Cette thèse de linguistique anglaise a pour objet les évolutions qui se sont produites dans le continuum dialectal de l'Angleterre entre le vieil-anglais tardif et le début du moyen-anglais (Xe XIIe siècle). Elle s'appuie sur les outils de compréhension développés dans le cadre théorique de l'écologie du langage, tel que décrit par Salikoko S. Mufwene (2001, 2008). En considérant les évolutions linguistiques comme indissociables de l'environnement dans lequel elles se produisent, l'écologie du langage dresse des interfaces entre différentes disciplines de la linguistique et des sciences humaines en général, et promeut une théorie où le contact linguistique est au cur du processus évolutif des langues. Cette perspective a notamment été appliquée à l'étude des langues créoles et a permis de remettre en question, voire de réfuter certaines conceptions relatives à leurs mécanismes de formation. L'application de ce cadre théorique au cas de l'anglais médiéval, que plusieurs auteurs ont pu qualifier de langue créole, nécessite donc une approche holistique mêlant des considérations à la fois linguistiques, philologiques et civilisationnistes. La première partie visera à définir le cadre théorique dans lequel ce travail de recherche s'inscrit et explorera un ensemble de considérations traditionnellement tenues pour acquises dans l'étude du contact linguistique, et par extension en créolistique. Il sera expliqué en quoi les outils théoriques typiquement consacrés à l'étude des créoles peuvent être appliqués avec pertinence aux domaines plus généraux de la dialectologie et de la linguistique historique. Cette argumentation s'appuiera sur un travail préalablement mené dans le cadre de mon mémoire de M2, dont l'objectif était d'explorer les problématiques relatives à l'hypothèse du moyen-anglais créole. Dans un deuxième temps, deux portraits dialectologiques de l'anglais seront dressés : le premier sera construit à partir de l'analyse de textes du vieil-anglais tardif de la première moitié du XIe siècle, antérieurs donc à la Conquête normande, tandis que le second s'appuiera sur des sources variées de la fin du XIIe siècle, au début de la période moyen-anglaise. Il est en effet communément admis que le passage du vieil-anglais au moyen-anglais s'est produit dans cet intervalle temporel et s'est caractérisé par une série d'évolutions importantes et plus ou moins abruptes. Résultats visés. En premier lieu, la confrontation des deux portraits dialectologiques que nous aurons dressés devrait permettre de réévaluer plus finement, au niveau du continuum dialectal, à la fois l'ampleur et la nature des changements qui se sont produits. Ensuite, en s'appuyant sur une analyse approfondie du contexte sociohistorique de ces évolutions, la thèse aura pour finalité de déterminer les facteurs extralinguistiques qui ont pu amener à de telles transformations. La perspective globale préconisée par l'écologie du langage mettra à l'épreuve la vision traditionnellement défendue d'une transition abrupte du vieil-anglais au moyen-anglais et permettra de poser les bases, espérons-nous, d'une nouvelle compréhension de l'évolution de l'anglais à cette période-charnière de son histoire. Il devrait également être possible, à l'aune de ce paradigme, de comprendre les enjeux réels de l'hypothèse du moyen-anglais créole et de l'éclairer d'un jour nouveau.