L'apparence physique en matière pénale
Auteur / Autrice : | Charles De waël |
Direction : | Audrey Darsonville |
Type : | Projet de thèse |
Discipline(s) : | Droit privé et sciences criminelles |
Date : | Inscription en doctorat le 27/09/2021 |
Etablissement(s) : | Paris 10 |
Ecole(s) doctorale(s) : | École Doctorale Droit et Science Politique (Nanterre, Hauts-de-Seine ; 1992-...) |
Partenaire(s) de recherche : | Laboratoire : Centre de Droit Pénal et de Criminologie |
Mots clés
Mots clés libres
Résumé
Les rapports grandissants qu'entretiennent la matière pénale et l'apparence physique semblent éloigner le droit répressif de son objectif originel. S'agissant de ce qui se voit de la personne, de son corps, de son vêtement, le risque de dévoiement des principes du droit pénal est renforcé par la subjectivité de ce qu'est l'apparence physique. L'appréhension du corps et de ses attributs évoluant d'une communauté à l'autre, la légitimité du recours au droit répressif peut difficilement se justifier lorsque la représentation sociétale du corps est trop disparate pour qu'un réel besoin social impérieux soit identifié. Mais l'apparence physique étant analysée comme le reflet public de l'identité des individus, la mobilisation de l'ultima ratio pour la règlementer n'est pas sans conséquences. Qu'elle serve d'outil au travail policier et juridictionnel en matière procédurale ou qu'elle justifie la pénalisation, au-delà d'un comportement, d'une apparence physique, ce sont les choix d'un individu sur celle-ci ou ses caractéristiques génétiques qui seront ciblées. Or, des libertés fondamentales dont l'apparence physique est vecteur, qu'il s'agisse du droit au respect de sa vie privée, des principes d'égalité et de non-discrimination, ou du principe de dignité de la personne humaine, aucune ne bénéficie d'un degré similaire de protection. L'appréhension de l'apparence physique par la matière pénale, en plus d'être difficilement connectée à sa représentation sociétale, est source de la difficile articulation des valeurs sociales que mobilisent tant le législateur que le juge pour justifier le recours au droit répressif. C'est dans ce contexte de sur-légifération et de prolifération des études sociologique, anthropologique et philosophique de genres et de communautés qu'une recherche sur l'apparence physique en matière pénale apparaît pertinente, afin de dresser une typologie des interventions du droit pénal sur l'apparence physique dans un objectif de simplification.