Thèse en cours

Performance diagnostique du traceur fluoro-estradiol en imagerie TEP dans des modèles précliniques de cancer mammaires ER mutés

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Auteur / Autrice : Chloé Jean
Direction : Dimitri PapathanassiouJérôme Devy
Type : Projet de thèse
Discipline(s) : Aspects moléculaires et cellulaires de la biologie
Date : Inscription en doctorat le 30/09/2021
Etablissement(s) : Reims
Ecole(s) doctorale(s) : École doctorale Biologie, Chimie, Santé (Reims ; 2018-)
Partenaire(s) de recherche : Laboratoire : Centre de Recherche en Sciences et Technologies de l'Information et de la Communication (Reims, Marne ; 2004-....)

Résumé

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La Tomographie par Emission de Positons (TEP) est actuellement largement utilisée avec le fluoro-désoxy-glucose (FDG) en oncologie, pour la caractérisation de tumeurs, l'évaluation initiale de l'extension de nombreux cancers, leur ré-évaluation sous traitement ou dans un contexte de récidive. L'information apportée par la TEP repose alors sur la concentration du FDG intracellulaire, en corrélation avec la consommation du glucose par les cellules. Prochainement, sera disponible en pratique médicale le fluoro-estradiol (FES) (ou 16alpha-[18F]fluoro-17beta-estradiol), analogue de l'oestradiol, complémentaire du FDG dans l'évaluation initiale ou la ré-évaluation du cancer du sein (métastatique ou en rechute). Son utilisation en TEP permet d'évaluer in vivo l'expression des récepteurs nucléaires aux œstrogènes (ER majoritairement), bio-marqueurs des cancers du sein hormono-dépendants, qui représentent 60 à 70% des cancers du sein. Ces récepteurs constituent également une cible thérapeutique privilégiée et les différents types d'hormonothérapie ont pour but d'inhiber son action. Pour la prise en charge des patientes, la réponse à l'hormonothérapie est meilleure lorsque la fixation initiale de FES est plus élevée. Par ailleurs, il ressort de diverses études que les patientes porteuses de lésions ne fixant pas le FES ne répondent pas au traitement hormonal. Chez les patientes atteintes d'un cancer du sein avec expression du récepteur aux oestrogènes (RE+ ou ER+) au stade métastatique, un changement phénotypique de l'expression du récepteur est observable dans les lésions métastatiques dans 20% à 35% des cas. De plus, des altérations génétiques (mutations) du gène ESR1 codant pour le récepteur aux estrogènes (RE) peuvent être également observées. Toutes ces modifications sont à l'origine d'une inefficacité de l'hormonothérapie (hormonorésistance). Une étude préclinique réalisée par Salem et al. (Salem et al. 2018), a montré que des tumeurs constituées de cellules ayant une mutation du RE ne fixent pas le FES. Les mutations du RE étant multiples, il serait intéressant d'évaluer si d'autres mutations conduisent à une fixation faible ou nulle du FES. Cela pourrait expliquer au moins en partie des discordances qui ont été observées entre fixation de FES et expression du RE. Nous proposons, dans le cadre de ce projet d'allocation doctorale, d'étudier in vivo, dans un modèle murin, la fixation du FES dans des tumeurs exprimant un récepteur  aux œstrogènes muté. Pour cela, nous avons sélectionné différentes mutations du REα les plus fréquentes (Y537S, Y537C, Y537N, D538G, E380Q). Nous étudierons également, dans le cadre d'une collaboration avec le Pr Jean Louis Merlin (Institut de Cancérologie de Lorraine, Nancy) la fixation du FES dans des tumeurs exprimant un variant d'épissage du récepteur aux oestrogènes, le RE 36. Cette isoforme du RE présente chez certaines patientes est à l'origine d'un mauvais pronostic vital. Les résultats obtenus pour ces différents récepteurs  aux œstrogènes (mutants ponctuels et variant d'épissage) seront comparés à ceux obtenus dans des tumeurs exprimant la forme sauvage du récepteur (RE66). Nous nous intéresserons dans un premier temps à la fixation du FES et du FDG dans des xénogreffes orthotopiques de tumeurs primaires puis dans un second temps dans des modèles de métastases (modèle intraductal). Une étude rétrospective sur l'expression des différents mutants dans des échantillons de patientes sera également réalisée. Cette étude impliquera le service de Médecine Nucléaire de l'Institut Godinot qui explore les performances du traceur bientôt disponible pour les patientes du Centre de Lutte Contre le Cancer, le département de biopathologie de l'Institut Godinot, pour l'analyse anatomo-histologique des échantillons issus de la bio-banque de cancer mammaires RE+, l'unité MEDyC pour la préparation des modèles cellulaires exprimant différents types de récepteurs et la réalisation des modèles in vivo, le CReSTIC pour certaines analyses d'images, et des collaborations avec l'Université de Lorraine (notamment pour la réalisation des examens TEP chez le petit animal avec NancycloTEP).