Perspectives écoféministes dans l'art contemporain japonais à l'aune de la triple catastrophe du 11 mars

Ecofeminist perspectives in Japanese contemporary art in the light of the triple disaster of March 11

• Auteur / Autrice : Elodie Royer
• Direction : Maria Stavrinaki
• Type : Projet de thèse
• Discipline(s) : SACRe, arts visuels
• Date : Inscription en doctorat le 01/09/2021
• Etablissement(s) : Université Paris sciences et lettres
• Ecole(s) doctorale(s) : École doctorale École transdisciplinaire Lettres/Sciences
• Partenaire(s) de recherche : Laboratoire : Sciences, Arts, Création, Recherche
• Partenaire(s) de recherche : établissement opérateur d'inscription : École normale supérieure (Paris ; 1985-....)

Mots clés

Mots clés libres

Art contemporain

Écoféminisme

Catastrophe

Japon

Mémoire

Nature

Contemporary art

Ecofeminism

Disaster

Japan

Memory

Nature

Résumé

Ce projet de recherche se situe à l'intersection de l'art, de l'écoféminisme et de la mémoire des catastrophes dans l'histoire contemporaine du Japon. Il affirme la nécessité de penser l'articulation entre art et histoire globale, entre art et études de genre, entre corps et territoires, convoquant une pensée politique de l'art contemporain et en lui accordant la liberté de se transformer au contact d'autres spécialités.. Ce travail doctoral émet l'hypothèse d'une lecture écoféministe de pratiques artistiques marquées par l'histoire des catastrophes au Japon. Elle s'inscrit dans un contexte de remise en cause d'une histoire de l'art patriarcale, au sein d'un pays où les théories féministes, bien que contestées, sont de plus en plus mobilisées. Développé dans les années 1970, l'écoféminisme désigne à la fois la critique théorique qui articule domination des femmes et de la nature et les mouvements militants engagés dans les luttes antinucléaires et antimilitaristes. Si le contexte actuel d'urgence écologique semble propice à la redécouverte de l'écoféminisme, ce concept constitue une source d'inspiration historique pertinente et un cadre théorique opérant, pour réfléchir un art contemporain ancré dans un territoire frappé par des catastrophes majeures aux conséquences mondiales. Ce travail doctoral entend ainsi dessiner, sous ce prisme, une généalogie d'artistes femmes à partir des oeuvres, des sujets et des engagements qui les lient et ainsi développer un travail critique fertile tant dans le contexte japonais que dans une perspective globale. Son maillage théorique sera aussi mis à l'épreuve au sein d'expositions et de dispositifs permettant le partage sensible de liens artistiques et esthétiques entre des vies, des luttes, et des oeuvres: une recherche en actes.

My PhD research is situated at the intersection of art, ecofeminism and the memory of disasters in the contemporary history of Japan. It asserts the necessity to think the articulation between art and global history, art and gender studies, body and territories, calling for a political dimension of contemporary art and allowing it to be transformed in contact with other fields. It is based on the hypothesis of an ecofeminist reading of artistic practices marked by the history of catastrophes in Japan, to reconsider a patriarchal approach of art history, in a country where feminist theories, although often contested, are more and more mobilized. Developed in the 1970s, ecofeminism both denotes the theoretical critique that articulates the domination of women and nature, as well as the anti-nuclear and anti-militarist movements. If our current context of ecological emergency seems to be appropriate to the rediscovery of ecofeminism, this concept offers a relevant historical source of inspiration and an efficient theoretical framework for reflecting on contemporary art anchored in a land hit by major disasters, but with global consequences. Under this prism, this PhD work intends to draw a genealogy of women artists, from the artworks, subjects and commitments that bind them and thus develop a fertile critical work both in the Japanese context and in a global perspective. It will also be complemented by exhibitions to develop a sensitive sharing of artistic and aesthetic ties between lives, struggles, and artworks: a "research in acts".