Thèse en cours

Etude du rôle des parcs éoliens en mer sur la connectivité et l’effet récif en Manche Orientale : approche par traits d'histoire de vie et modélisation

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AttentionLa soutenance a eu lieu le 12/12/2024. Le document qui a justifié du diplôme est en cours de traitement par l'établissement de soutenance.
Auteur / Autrice : Kévin Boutin
Direction : Frida LasramSylvie Gaudron
Type : Projet de thèse
Discipline(s) : Sciences de la Mer - Biologie et écologie
Date : Inscription en doctorat le
Soutenance le 12/12/2024
Etablissement(s) : Littoral
Ecole(s) doctorale(s) : Sciences, Technologie, Santé
Partenaire(s) de recherche : Laboratoire : Laboratoire d'Océanologie et de Géosciences (LOG)
Jury : Président / Présidente : Nicolas Spilmont
Examinateurs / Examinatrices : Frida Lasram, Sylvie Marylène Gaudron, Audrey Darnaude, Eric Thiebaut, Antoine Carlier
Rapporteurs / Rapporteuses : Audrey Darnaude, Eric Thiebaut

Résumé

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L'installation de parcs éoliens offshore (PEO) et leur fonctionnement peuvent avoir plusieurs impacts écologiques sur l'environnement marin comme l'effet récif et à l'effet relais. A l'heure actuelle, dans sa lutte contre les changements climatiques et le besoin de développer les énergies renouvelables, la France prévoit la construction de 16 PEO dont 6 en Manche-Est (ME). Les deux principaux objectifs de la thèse sont d’identifier le profil fonctionnel des futurs colonisateurs des PEO prévu en Manche afin d’anticiper l’effet récif et d’étudier l'impact des PEO sur la connectivité et l'effet relais en ME. L'effet récif désigne la colonisation des éoliennes par des organismes marins modifiant les assemblages des communautés initialement présentes. Dans cette thèse, nous avons comparé les colonisateurs des PEO avec ceux des plateformes pétrolières et gazières (PP&G) en Mer du Nord et ainsi que ceux des substrats durs (naturels ou anthropiques) en Manche (SDM). L'étude des traits fonctionnels a révélé que les communautés des PEO et des PP&G sont similaires entre elles mais différentes des SDM. Les trois communautés partagent 157 taxons, qui pourraient être des colonisateurs potentiels des futurs PEO en Manche. Le profil fonctionnel des PEO correspond à des espèces allant de 10 à 100 mm, d’une durée de vie inférieure à 2 ans ou comprise entre 5 et 20 ans, gonochoriques, sessiles, carnivores ou suspensivores, avec des larves pélagiques et planctotrophes. L'étude a révélé que pendant leur stade de développement intermédiaire, les communautés benthiques des PEO présentent une richesse et une diversité fonctionnelles similaires à celles des communautés des SDM. Cependant, en prenant les PP&G comme une vision à long terme de la colonisation des PEO, la richesse et la diversité fonctionnelles de celles-ci pourraient diminuer lors du stade de climax. L'effet relais correspond à la facilitation de la dispersion des organismes benthiques par des structures artificielles, tels que les PEO. Nous avons étudié la dispersion larvaire de cinq espèces benthiques présentant le profil type des traits fonctionnels colonisant les PEO en ME et qui possèdent des intérêts écologiques, économiques ou patrimoniaux : Asterias rubens, Necora puber, Mytilus edulis, Magallana gigas et Lanice conchilega. Le modèle lagrangien individu centré ICHTHYOP a été utilisé pour étudier la dispersion larvaire. Il est alimenté par des forçages hydrodynamiques pré-calculés dans MARS3D, ainsi que des paramètres biologiques des différentes espèces tels que la période de ponte, la durée de vie pélagique des larves (PLD) et la gravité spécifique. Le relargage des larves s’est réalisé à partir de côtes rocheuses naturelles (20 zones) et des futurs PEO (6 zones) en ME sur une période de 10 ans. Le modèle montre une sensibilité de la position verticale des larves avec une distribution au large et une concentration en surface pour celles ayant des densités les plus faibles (A. rubens), contrairement aux larves ayant des densités plus denses (L. conchilega), qui ont une distribution sur toute la colonne d'eau et près des côtes. Les matrices de connectivité ont mis en évidence un meilleur succès potentiel de dispersion pour les larves depuis les PEO avec une rétention principale dans la baie de Seine, sur les côtes d'Albâtre et d'Opale. Notre étude montre un faible effet puit au sein des PEO. En approfondissant l’analyse des matrices de connectivité, par l’utilisation de la théorie des graphes (analyse en réseau), il a été possible de mettre en avant la Baie de Seine comme habitat clé pour le réseau de dispersion des cinq espèces étudiées. Les scénarios d'implantation chronologiques des 6 PEO prévus en Manche Est montrent une diminution de la densité des réseaux, traduisant une faible connectivité entre les zones rocheuses et les PEOs. Seuls les PEO Centre Manche 1 & 2 semblent jouer un rôle dans l'effet relais avec des valeurs de centralité supérieures aux autres PEO.