Tomographie quantique de paquets d'ondes électroniques attosecondes par spectroscopie de photoélectrons haute résolution
Auteur / Autrice : | Gabriel Granveau |
Direction : | Franck Delmotte |
Type : | Projet de thèse |
Discipline(s) : | Physique |
Date : | Inscription en doctorat le 01/10/2021 |
Etablissement(s) : | université Paris-Saclay |
Ecole(s) doctorale(s) : | École doctorale Ondes et Matière |
Partenaire(s) de recherche : | Laboratoire : Laboratoire Charles Fabry |
Equipe de recherche : Optique XUV | |
Référent : Institut d'Optique |
Mots clés
Résumé
Depuis leur première observation en 2001, les impulsions lumineuses attosecondes (1 as = 10-18 s) dans le domaine spectral extrême ultraviolet (XUV) ont permis des avancées considérables en rendant possible l'étude des mouvements électroniques dans la matière. Les impulsions attosecondes ont notamment permis de démontrer le caractère non-instantané de l'effet photoélectrique [1]. L'approche expérimentale consiste à photoioniser un jet atomique à l'aide d'une impulsion attoseconde XUV combinée à une impulsion infrarouge femtoseconde. En mesurant la distribution d'énergie cinétique des photoélectrons obtenus, une technique appelée spectroscopie de photoélectrons, il est possible de remontrer à la dynamique attoseconde du processus d'ionisation. Cependant, soit pour des raisons fondamentales (intrication ion-photoélectron), soit pour des raisons techniques liées à l'expérience, il est fréquent que ce paquet d'onde électronique souffre de décohérence. Cet état de cohérence est un élément déterminant pour la dynamique ultrarapide de l'atome ou de la molécule ionisée, la photoionisation n'étant souvent que la première étape d'une chaine de réactions. Pourtant jusqu'à très récemment [2, 3], cet aspect a été négligé par la communauté. La thèse consistera à étudier la cohérence de paquets d'ondes électroniques obtenus à l'issue de la photoionisation attoseconde, elle comprendra un volet expérimental et un volet théorique. Expérimentalement, il s'agira i) de modéliser et concevoir, puis ii) d'assembler un spectromètre novateur permettant de mesurer l'énergie cinétique de photoélectrons avec une haute résolution sur une très large gamme spectrale. Enfin il faudra iii) le mettre en uvre pour sonder des systèmes atomiques et moléculaires dans lesquels la décohérence attoseconde est particulièrement prononcée durant la photoionisation. La thèse comprendra également une partie théorique qui consistera à adapter le formalisme de la tomographie quantique à la spectroscopie de photoélectrons habillée par laser. Des analogies formelles pourront être établies avec l'optique quantique, et l'optique atomique, domaines dans lesquels la tomographie quantique est mature. La thèse se déroulera dans le cadre du projet ANR DECAP réunissant le groupe Optique XUV du LCF (C. Bourassin-Bouchet, S. de Rossi, F. Delmotte), le groupe Attophysique du LIDYL au CEA Saclay (P. Salières), et le groupe Dynamiques de systèmes quantiques en champs forts du LCPMR (J. Caillat), Sorbonne Université. En particulier la partie expérimentale de la thèse se fera sur l'installation ATTOLab. L'étudiant(e) sera formé(e) en optique ultrarapide, physique atomique et moléculaire, spectroscopie de photoélectrons, et acquerra une large maitrise des techniques de modélisation numérique de systèmes physiques et de traitement de données. Des connaissances en optique, physique atomique et moléculaire, et en programmation/calcul scientifique sont une base requise.