Amélioration de la qualité et de l’intelligibilité des microphones à conduction osseuse.
Auteur / Autrice : | Julien Richard |
Direction : | Sébastien Roth, Véronique Zimpfer |
Type : | Thèse de doctorat |
Discipline(s) : | Mécanique appliquée |
Date : | Soutenance le 19/11/2024 |
Etablissement(s) : | Bourgogne Franche-Comté |
Ecole(s) doctorale(s) : | SPIM - Sciences Physiques pour l'Ingénieur et Microtechniques |
Partenaire(s) de recherche : | Laboratoire : Laboratoire Interdisciplinaire Carnot de Bourgogne (ICB) (Dijon) - Laboratoire Interdisciplinaire Carnot de Bourgogne [Dijon] / LICB |
établissement de préparation : Université de technologie de Belfort-Montbéliard (1999-....) | |
Jury : | Président / Présidente : Guillaume Andeol |
Examinateurs / Examinatrices : Sébastien Roth, Véronique Zimpfer, Etienne Parizet, Patrick Chevret, Hervé Lissek | |
Rapporteur / Rapporteuse : Etienne Parizet, Patrick Chevret |
Mots clés
Résumé
Dans des situations hostiles à la communication, comme les environnements bruyants ou lorsque le port d'un équipement obstrue la bouche et les narines, les moyens et méthodes de communication sont limités. Une solution ergonomique et prometteuse, imaginée au siècle dernier, est le microphone à conduction osseuse. Contrairement aux microphones classiques qui captent le son émis par la bouche et les narines, ce dispositif capte un signal qui n'entre pas en concurrence avec les bruits ambiants. Son potentiel à être couplé avec d'autres équipements en fait une solution intéressante. Cependant, le signal vocal enregistré par ce type de microphone souffre d'une qualité et d'une intelligibilité inférieures à celles d'un microphone aérien, ce qui limite son usage aux environnements extrêmes. Afin d'élargir l'utilisation de cette technologie, des recherches sont menées pour améliorer la qualité et l'intelligibilité du signal enregistré par les microphones à conduction osseuse. Les travaux de cette thèse s'inscrivent dans cette démarche.De nombreuses études portent sur le traitement des signaux captés par ce type de microphones, mais peu s'intéressent à la physique de la conduction osseuse appliquée à l'enregistrement de la parole. Dans un premier temps, une vérification de l'utilisation des méthodes d'évaluation de la qualité et de l'intelligibilité de la parole pouvant s'appliquer à ce type de signal, comme cela se fait dans la littérature, a été réalisée. Il a été constaté que les méthodes objectives utilisées ne reflétaient pas les évaluations subjectives, car le signal capté par conduction osseuse n'est pas un simple signal aérien filtré, mais un signal de nature différente. Par conséquent, une étude approfondie de la nature de ce signal a été menée pour orienter les futures améliorations.Le signal de parole enregistré par conduction osseuse a été montré comme étant le résultat de l'interférence de deux sources: les vibrations structurelles liées aux cordes vocales et les vibrations des parois du conduit vocal dues aux variations de pression à l'intérieur de celui-ci. Cette dernière a été corrélée à l'intelligibilité et à la qualité du signal, suggérant qu'une meilleure transmission entre le conduit vocal et le microphone à conduction osseuse améliorerait ces deux aspects. De plus, l'absence de propriétés de rayonnement dans le signal enregistré par ce microphone a été observée, ainsi que l'absence d'influence du degré d'ouverture de la bouche sur la transmission entre la cavité buccale et le microphone.Deux stratégies d'amélioration ont été explorées. La première concerne les moyens et méthodes d'enregistrement et a permis d'identifier les zones du visage où l'épaisseur du tissu adipeux est plus faible comme des emplacements optimaux pour le microphone. L'idée d'utiliser un matériau intermédiaire entre le sujet et le microphone a également été envisagée, mais nécessite des recherches supplémentaires. La seconde stratégie porte sur le post-traitement du signal enregistré par le microphone à conduction osseuse, en utilisant des traitements simples basés sur la physique. Plusieurs ``briques'' de traitement ont été développées, ciblant la reconstruction du rayonnement buccal, la modification du signal liée à la transmission de l'onde de la cavité orale vers le microphone, les vibrations des cordes vocales, ainsi que la position des articulateurs. Ces traitements ont été appliqués et ont permis d'améliorer la qualité et l'intelligibilité du signal enregistré. Dans le futur, ceux-ci pourront être combinés à des traitements complémentaires afin d'améliorer encore les performances des microphones à conduction osseuse et élargir, ainsi, le domaine d'application de cette technologie.