Défense d'une approche agentive et perspectiviste du hasard dans les sciences
Auteur / Autrice : | Mathilde Escudero |
Direction : | Stéphanie Ruphy |
Type : | Projet de thèse |
Discipline(s) : | Philosophie |
Date : | Inscription en doctorat le 01/09/2021 |
Etablissement(s) : | Université Paris sciences et lettres |
Ecole(s) doctorale(s) : | École doctorale Lettres, Arts, Sciences humaines et sociales (Paris ; 2010-....) |
Partenaire(s) de recherche : | Laboratoire : La République des Savoirs : Lettres, Sciences, Philosophie |
établissement opérateur d'inscription : Ecole normale supérieure |
Mots clés
Résumé
Ma thèse porte sur les interprétations de la nature ontologique du hasard et leurs implications dans les sciences. Le hasard est traditionnellement interprété de deux façons : sous un angle que l'on qualifie de subjectif ou d'épistémique d'une part et sous un angle que l'on dit objectif ou physique d'autre part. Le hasard peut tout d'abord être conçu comme étant le résultat d'un état épistémique limité relativement à un événement du monde vecteur d'incertitude. Il est ainsi conçu comme étant relatif aux limites de la connaissance. Le hasard peut aussi être entendu comme étant de nature physique, c'est-à-dire comme renvoyant aux propriétés réelles du monde, indépendamment de la connaissance que l'on peut en avoir. Selon cette seconde conception, dite objectiviste, le hasard est intrinsèque au monde et peut être qualifié de « hasard vrai ». Dans le cadre de ma thèse, je voudrais remettre en cause ces interprétations traditionnelles du hasard, dont je soutiens, à la manière de Suarez (2020) à propos des interprétations traditionnelles des probabilités, qu'elles imposent une alternative interprétative trop stricte, exclusive ou binaire. Je soutiens que le hasard n'est ni strictement subjectif ni purement objectif mais hybride ou biface. Je fais en outre l'hypothèse que les interprétations traditionnelles du hasard ont des incidences épistémiques dans les théories et modèles scientifiques qu'il convient d'évaluer. Partant de ces constats et hypothèses, je propose à mon tour une nouvelle conceptualisation, dite agentive et perspectiviste du hasard, c'est-à-dire d'un hasard tel qu'il apparaît aux agents épistémiques humains, sur le modèle de l'approche perspectiviste de la causalité de Huw Price (2003, 2007). Cette nouvelle approche du hasard - selon laquelle la notion de hasard est toujours reliée à celle de l'intervention d'un agent et donc à sa perspective épistémique - permet de relier les éléments épistémiques, relatifs à l'agent qui intervient et les éléments physiques, contenus dans l'environnement de l'agent.