Inflammation Chronique et Risque de Cancer de la Prostate : Rôle des Infections, des Calculs, du Gène COX-2 et de leurs Interactions GxE
Auteur / Autrice : | Melissa Sawaya |
Direction : | Florence Menegaux |
Type : | Thèse de doctorat |
Discipline(s) : | Epidémiologie |
Date : | Soutenance le 21/11/2024 |
Etablissement(s) : | université Paris-Saclay |
Ecole(s) doctorale(s) : | École doctorale Santé Publique |
Partenaire(s) de recherche : | Laboratoire : Centre de recherche en épidémiologie et santé des populations (Villejuif, Val-de-Marne ; 2010-....) - Centre de Recherche en épidémiologie et Santé des populations |
Référent : Faculté de médecine | |
graduate school : Université Paris-Saclay. Graduate School Santé publique (2020-....) | |
Jury : | Président / Présidente : Gaëlle Fromont-Hankard |
Examinateurs / Examinatrices : Agnès Dechartres, Tienhan Sandrine Myriam Dabakuyo-Yonli, Olivier Grimaud | |
Rapporteur / Rapporteuse : Agnès Dechartres, Tienhan Sandrine Myriam Dabakuyo-Yonli |
Résumé
Introduction : L'inflammation chronique a été suggérée comme un facteur contribuant à la carcinogenèse prostatique. Divers facteurs liés à l’inflammation, tels que les infections, les calculs rénaux et biliaires, ainsi que la susceptibilité génétique impliquant des gènes de l’inflammation comme COX-2, ont été étudiés, mais les résultats restent souvent contradictoires ou limités. Peu d’études ont également examiné l’impact de ces facteurs sur l’agressivité du cancer. Objectifs : 1) Étudier le rôle des infections, 2) des calculs et le cancer de la prostate ; 3) Analyser l'influence des SNPs du gène COX-2 et l’interaction gènes-environnement sur le risque de cancer de la prostate. Méthodes : Les données de l'étude EPICAP, une étude cas- témoins en population menée dans le département de l'Hérault en France, ont été utilisées pour analyser les infections et les calculs, avec 819 cas et 879 témoins. Des informations ont été collectées sur l’historique de ces facteurs, ainsi que sur les scores de Gleason pour différents grades de cancer. Pour l'analyse génétique, les données sur le gène COX-2 provenant des 732 cas et 783 témoins ayant des données obtenues à partir d'échantillons de sang ou de salive, ont été utilisées après contrôle qualité, avec un total de 20 SNPs analysés. Résultats : Aucune association significative n’a été observée entre les infections sexuellement ou non sexuellement transmissibles (bactériennes ou virales) et le risque de cancer de la prostate. Les calculs rénaux, en particulier en présence d'un antécédent de pyélonéphrite, et les calculs biliaires, notamment chez les individus avec une hypertriglycéridémie, ont été associés à un risque accru de cancer de la prostate. Des associations significatives ont été observées entre plusieurs SNPs du gène COX-2 et le cancer de la prostate, avec l'allèle A du rs4648261 lié aux cancers de haut grade. Les interactions entre les variations génétiques du COX-2 et les facteurs environnementaux comme les infections et les calculs n'ont pas eu d'influence significative sur le risque de cancer de la prostate. Conclusion : Ces résultats soulignent le rôle important des processus inflammatoires dans la carcinogenèse prostatique et mettent en lumière la nécessité de poursuivre les recherches sur les facteurs liés à l'inflammation. Il est important d'étudier la durée d'exposition à ces facteurs et l'efficacité des traitements pour mieux comprendre l’impact de l’inflammation chronique sur le risque de cancer. Les résultats génétiques, basés sur une approche préliminaire par SNP, suggèrent des associations potentielles qui nécessitent des recherches supplémentaires pour être confirmées et approfondies. Enfin, étant donné l'importance du cancer de la prostate agressif et son pronostic souvent défavorable, il est essentiel que les futures recherches se concentrent sur les facteurs génétiques et environnementaux qui l'influencent, afin de mieux comprendre les mécanismes sous-jacents et d'élaborer des stratégies de prévention et de traitement plus efficaces.