Günther Anders : philosophie du décalage
Auteur / Autrice : | Rareș Bădescu |
Direction : | Laurent Perreau |
Type : | Thèse de doctorat |
Discipline(s) : | Philosophie |
Date : | Soutenance le 12/12/2024 |
Etablissement(s) : | Bourgogne Franche-Comté |
Ecole(s) doctorale(s) : | École doctorale Sociétés, Espaces, Pratiques, Temps (Dijon ; Besançon ; 2017-....) |
Partenaire(s) de recherche : | Établissement de préparation : Université de Franche-Comté (1971-2024) |
Laboratoire : Logiques de l'Agir (Besançon) | |
Jury : | Président / Présidente : Ninon Grangé |
Examinateurs / Examinatrices : Christophe David | |
Rapporteurs / Rapporteuses : Bruce Bégout, Katia Genel |
Résumé
Cette thèse propose une lecture unitarienne et systématique « après coup » de la philosophie de Günther Anders (1902-1992). Son œuvre foisonnante, tant par les genres littéraires que par les périodes d’écriture et les sujets abordés, révèle en effet une unité forte, dans la mesure où elle développe une structure anthropologique fondamentale sous-jacente aux circonstances historiques du XXe siècle : le « décalage prométhéen ». Au sens le plus général, ce schème désigne « l’écart sans cesse croissant entre l’humain et son monde ». Alors qu’on restreint habituellement le « décalage » au monde technique et plus particulièrement à l’écart entre la faculté humaine de produire et celle de se représenter, nous faisons l’hypothèse qu’il traverse toute la philosophie d’Anders et engage aussi le rapport entre l’humain et le monde naturel ainsi qu’entre ses autres facultés. Pour l’établir, nous faisons l’hypothèse que l’unité de genre du « décalage » ne peut être conquise qu’au moyen d’un procédé méthodologique transversal qu’emploie Anders, celui d’« exagération » ou de « rattrapage », qui constitue à la fois la condition nécessaire pour révéler le « décalage » ainsi qu’une gamme de pratiques pour tenter de le rattraper. Pour offrir une présentation à la fois systématique et didactique de l’œuvre d’Anders, nous thématisons le binôme « décalage-exagération » en le développant à travers trois grands domaines de la philosophie : l’ontologie (de la nature, de la société et de la technique), la psychologie (de la perception, de la représentation et du sentiment) et la pratique (esthétique, didactique et politique).