Thèse en cours

Diviser le monde. La séparation dans les physiques préplatoniciennes

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Auteur / Autrice : Étienne Ménard
Direction : Arnaud MacÉ
Type : Projet de thèse
Discipline(s) : Philosophie
Date : Inscription en doctorat le 01/09/2021
Etablissement(s) : Bourgogne Franche-Comté
Ecole(s) doctorale(s) : SEPT - Sociétés, Espaces, Pratiques, Temps
Partenaire(s) de recherche : Laboratoire : Logiques de l'Agir
établissement de préparation : Université de Franche-Comté (1971-....)

Résumé

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La poésie grecque, en particulier épique, présente de nombreux exemples de mythes évoquant un état originel d'union du ciel et de la terre, et narrant la séparation faisant suite à cette union ; d'autres mythes, formant avec les premiers un système cohérent, évoquent la séparation qui mit un terme au commensalisme des dieux et des hommes. Nous faisons l'hypothèse que certaines traditions cosmologiques, héritant de ces deux formes mythiques, se sont construites autour de l'idée d'une séparation des éléments cosmiques au moment de la naissance du monde. La séparation a alors joué le rôle d'un outil conceptuel rendant compte de la formation du cosmos et de la répartition des vivants en lui, outil dont l'application cosmologique a été systématisée, généralisée aux autres volets de la physique (météorologie, physiologie et théologie) et rendue cohérente avec les ontologies des physiciens concernés. En partant d'un examen de la cosmologie hésiodique, qui fait reposer la constitution progressive des parties du monde et l'établissement de la hiérarchie des êtres sur un ensemble de processus de séparation étroitement articulés les uns aux autres, nous souhaiterions montrer qu'une telle utilisation systématique est à l'origine de deux modèles explicatifs fondamentaux. Le modèle des exhalaisons, dans les premières cosmogonies ioniennes et la physique parménidienne, repose sur l'idée d'une scission de la substance générative menant à un double mouvement de constitution de la Terre et d'exhalaison de l'air et du feu s'élevant dans l'atmosphère pour y former les objets célestes et en régler les mouvements. Le modèle du tourbillon, illustré par plusieurs physiques post-parménidiennes, pose l'existence d'un mouvement rotatoire répartissant les matières en fonction de leurs qualités, du centre à la périphérie. La description des utilisations de cet outil peut ainsi se révéler utile pour exposer à nouveau frais l'histoire du développement des physiques préplatoniciennes.