Le renouveau sécuritaire en Asie-Pacifique depuis la fin de la guerre froide
Auteur / Autrice : | Marvin Girelli |
Direction : | Jean-Paul Pastorel, Peter Brown |
Type : | Projet de thèse |
Discipline(s) : | Droit public (02) |
Date : | Inscription en doctorat le 20/11/2019 |
Etablissement(s) : | Polynésie française |
Ecole(s) doctorale(s) : | École doctorale du Pacifique (Faaa ; 2005-....) |
Mots clés
Mots clés libres
Résumé
La guerre, disait Clausewitz, est un caméléon qui change de nature à chaque engagement. Elle se mute en fonction du contexte historique, des changements politiques et de l’époque. Cet ensemble géopolitique qu’est l’Asie-Pacifique n’y est pas indifférent et se situe au centre des problématiques mondiales contemporaines. L’Asie-Pacifique une place forte de l’économie mondiale et un endroit où se développent armes conventionnelles et stratégiques. La lutte pour son contrôle « se justifie selon nous par la quête ou l’affirmation de la puissance. Même si les relations entre les pays de la zone sont tendues, ils ont besoin les uns des autres pour se développer et doivent maintenir des relations cordiales pour assurer le ravitaillement des îles et des territoires. L’espace de l’océan Pacifique est connecté et interdépendant malgré les velléités de ses acteurs. La région est un centre névralgique de l’économie mondiale et de la sécurisation des frontières maritimes, aériennes et terrestres. Chaque nation majeure cherche à se démarquer dans la zone. La République populaire de Chine se tourne vers le Pacifique depuis les années 1970 ; les Etats-Unis depuis le président Obama et son pivot vers l’Asie, poursuivi par le président Trump qui « accorde une très grande importance aux océans Indien et Pacifique » ; la France avec sa politique de maritimisation initiée en 2012. L’économie de la région repose sur l’océan. En conséquence, plus un pays dispose d’un espace maritime vaste, plus elle a de potentiel pour se développer. Les deux angles d’attaque pour le rayonnement économique régional sont le soft power et les capacités de hard power. Même si les relations entre les pays de la zone sont tendues, ils ont besoin les uns des autres pour se développer et doivent maintenir le statu quo pour que les navires de commerce assurent le ravitaillement de la région. D’un point de vue économique, la région dispose d’un fort potentiel de développement qui reste fragile et peut être compromis par l'intensification des restrictions commerciales et la montée des tensions géopolitiques. La région est un nœud géopolitique majeur, notamment en mer de Chine méridionale, où tensions maritimes se conjuguent avec le passage de 80 % du trafic maritime mondial. La région a vu la résurgence de la course aux armements depuis les années 1990 avec la modernisation et l’affirmation des puissances régionales et globales telles que la République populaire de Chine, les Etats-Unis, l’Australie et les Etats insulaires. L’augmentation des budgets fait suite aux changements dans les politiques étatiques. Les Etats-Unis sont de plus en plus impliqués dans la région depuis le pivot vers l’Asie initié par le président Obama ; la RPC a remplacé sa politique de cacher ses talents et entretenir l’obscurité de Deng Xiaoping par une volonté affichée de contrôler son espace proche et éloigné ; la France affiche depuis 2012, par la voix de son ministre de la Défense Jean-Yves Le Drian, une volonté de s’engager dans la sécurité de la région Asie/Pacifique et de s’y affirmer concrètement comme un partenaire à part entière.