De l'impact des aérosols sur le cycle de vie des nuages stratiformes au sud de l'Afrique de l'Ouest
| Auteur / Autrice : | Lambert Delbeke |
| Direction : | Chien Wang |
| Type : | Thèse de doctorat |
| Discipline(s) : | Océan, Atmosphère, Climat |
| Date : | Soutenance le 07/06/2024 |
| Etablissement(s) : | Université de Toulouse (2023-....) |
| Ecole(s) doctorale(s) : | École doctorale Sciences de l’univers, de l’environnement et de l’espace (Toulouse) |
| Partenaire(s) de recherche : | Laboratoire : Laboratoire d'Aérologie (Toulouse ; 1983-....) |
| Etablissement de délivrance conjointe : Université Toulouse 3 Paul Sabatier (1969-2024) | |
| Jury : | Président / Présidente : Jean-Pierre Chaboureau |
| Examinateurs / Examinatrices : Céline Planche, Christelle Barthe | |
| Rapporteurs / Rapporteuses : Cyrille Flamant, Peter Knippertz |
Mots clés
Résumé
Les aérosols atmosphériques sont des particules solides/liquides en suspension dans l'air qui interagissent directement avec les rayonnements atmosphériques (RA) en les absorbant/diffusant. Ils peuvent être activés thermodynamiquement pour former des gouttelettes nuageuses. Leurs propriétés peuvent déterminer les caractéristiques physiques des nuages et affecter indirectement les RA. Leurs effets directs/indirects sur les RA ont été démontrés comme un facteur critique du climat régional et mondial. L'objectif de cette thèse est d'étudier l'impact des aérosols sur les nuages bas radiativement importants au sud de l'Afrique de l'Ouest (sAO). L'Afrique est la plus grande source de poussières minérales et d'aérosols issus de feux de biomasse. Ces poussières (sahariennes/sahéliennes) et ces aérosols issus des feux de biomasse (Afrique équatoriale/centrale) coexistent souvent dans cette région lors de la saison de la mousson, coïncidant avec des nuages stratiformes de basse altitude couvrant une vaste zone fréquemment. L'étude consiste à examiner l'impact de différents types d'aérosols sur le cycle de vie (CDV) de ces nuages à l'aide des données obtenues lors de la campagne de terrain DACCIWA et du modèle à méso-échelle Meso-NH. Le cas du 3 juillet 2016 de la campagne DACCIWA a été simulé en détail sur la base des profils d'aérosols et de nuages observés avec une configuration LES à résolution ultra-fine, une première dans le cadre de DACCIWA. Le modèle a reproduit le CDV des nuages observés et l'évolution des principales caractéristiques macro/microphysiques des nuages. Les résultats de cette analyse de référence ont fait progresser la compréhension du CDV ainsi que le forçage lié aux aérosols du système nuageux observé. En effet, on constate que la distribution en taille des aérosols et l'hygroscopicité fixe influencent le CDV de ces nuages. La réflexion du flux solaire génère un effet de refroidissement augmentant la durée de vie des nuages en raison de la suppression de la bruine, les aérosols étant trop petits pour en former. Des simulations avec un module aérosol ont démontré l'importance d'utiliser un modèle interactif de chimie des aérosols pour étudier leurs impacts sur le CDV des nuages. Enfin, plusieurs simulations de sensibilité ont été réalisées avec différentes distributions en tailles et compositions chimiques des aérosols pour comprendre leurs effets directs/indirects sur le CDV des nuages. La distribution en taille des aérosols a un impact évident sur le nombre de gouttelettes nuageuses, leur taille moyenne et affecte la réflectivité des nuages. Cependant, la variation de celle-ci n'est pas le seul facteur déterminant le flux solaire atteignant le sol et donc le CDV des nuages après le lever du soleil. Ainsi, la différence de fraction nuageuse (FN) provoquée par l'entraînement d'air sec par le haut et donc la vitesse d'évaporation qui en résulte (influencée par la concentration d'aérosols) joue un rôle crucial. Ainsi, des nuages avec une concentration en nombre plus élevée et des gouttelettes plus petites s'évaporent plus facilement (FN plus faible). Les analyses de sensibilité, incluant/excluant les effets radiatifs directs des aérosols, ont démontré l'impact de l'absorption solaire par le carbone noir sur le CDV des nuages. L'effet semi-direct résultant d'un échauffement atmosphérique excessif par le carbone noir abaisse le sommet du nuage ainsi que du trajet de l'eau liquide diminuant le flux solaire entrant en surface et l'entraînement secaugmentant la FN. Ces cas d'étude sur l'influence des aérosols sur ces nuages au sAO pourraient être la base d'études de recherche plus avancées si davantage de données pouvaient être intégrées à Meso-NH pour contraindre davantage la simulation. Des projections seraient possible dans le cas où le Bénin décide d'exploiter ses ressources minières (mines à ciel ouvert) en émettant des poussières qui pourraient éventuellement impacter les nuages stratiformes dans cette région.