Thèse soutenue

Coupler le rayonnement et la spectroscopie raie par raie dans un même algorithme de Monte Carlo : permettre le calcul de référence des forçages radiatifs

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Auteur / Autrice : Yaniss Nyffenegger-Pere
Direction : Richard FournierStéphane Blanco
Type : Thèse de doctorat
Discipline(s) : Energétique et transferts
Date : Soutenance le 22/02/2023
Etablissement(s) : Toulouse 3
Ecole(s) doctorale(s) : École doctorale Mécanique, énergétique, génie civil et procédés (Toulouse)
Partenaire(s) de recherche : Laboratoire : Laboratoire Plasma et Conversion d'Energie (Toulouse ; 2007-....)
Jury : Président / Présidente : Gerjan Hagelaar
Examinateurs / Examinatrices : Nicolas Holzschuch, Sandrine Vinatier, Mathieu Galtier
Rapporteurs / Rapporteuses : Pascal Boulet, Philippe Dubuisson

Mots clés

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Mots clés contrôlés

Résumé

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Cette thèse formule un couplage entre le corpus du transfert radiatif et celui de la spectroscopie en vue de proposer une résolution numérique par la méthode de Monte Carlo. L'estimation de grandeurs radiatives par Monte Carlo s'effectue en suivant la propagation de photons le long de chemins, propagation dépendant de l'absorption gazeuse. La difficulté est que cette dernière est la somme de millions de raies spectrales (spectroscopie en raie par raie), fonction des conditions thermodynamiques et variant fortement avec la fréquence. Notre travail formel sur le couplage permet de s'affranchir du calcul de cette somme en chaque position et pour chaque fréquence. Ceci est possible grâce à des avancées récentes en Monte Carlo non linéaire : la propagation des photons est rendue indépendante de l'absorption par l'utilisation de la méthode des collisions nulles en considérant cette propagation dans un champ d'absorption fictif, homogène et majorant du champ d'absorption réel. Ainsi l'absorption réelle ne contribue plus lors de la propagation des photons et nous la retrouvons uniquement aux points de collisions avec le milieu majorant. Considérer les contributions d'absorption localement et non plus le long de chemins, permet de se propager dans le modèle spectroscopique et de ne choisir qu'une seule raie spectrale. Le choix (ou l'échantillonnage) de la raie spectrale n'affecte aucunement la précision de l'estimateur Monte Carlo mais est crucial dans la rapidité d'exécution de la méthode. Un chapitre de la thèse est consacré à ce choix fait en collaboration étroite avec la communauté de la synthèse d'images, communauté ayant acquis des pratiques efficaces pour échantillonner des espaces de données complexes. À l'occasion de ces échanges, une structure de données a été mise au point pour l'échantillonnage des raies spectrales pour chaque fréquence et qui, additionnellement, permet de fournir un majorant du champ d'absorption pour ces mêmes fréquences. Ces propositions théoriques ont été illustrées par l'estimation du forçage radiatif terrestre global des principaux gaz à effet de serre sur une période de dix ans. L'estimation du forçage, défini comme la variation du rayonnement sortant au sommet de l'atmosphère lorsque la concentration d'un gaz est changé, est une tâche difficile à mettre en œuvre du fait de l'intégration spatio-temporelle mais aussi à cause de la nécessité de connaître le coefficient d'absorption pour chaque temps, position et fréquence. Face à une telle complexité, la communauté radiative paramétrise l'absorption spectrale ou bien réduit l'intégration spatio-temporelle à quelques colonnes atmosphériques typiques. Ces deux approches exigent de cette communauté beaucoup d'investissements, lors de la construction des paramétrisations, leurs validations, la sélection des colonnes typiques, etc..., mais aussi à chacune des mises à jour des données spectroscopiques et climatiques qui imposent une revisite de l'ensemble de la chaîne. Avec notre proposition, l'estimation du forçage s'effectue en un unique algorithme de Monte Carlo tout en conservant l'intégralité de la complexité spectroscopique ainsi que la totalité des colonnes atmosphériques à tous les instants. En plus de cette avancée méthodologique, une insensibilité du temps de calcul à l'élargissement des domaines d'intégrations est démontrée. En d'autres termes, le temps de calcul n'est pas plus long (quelques secondes sur un ordinateur portable) pour estimer une valeur radiative intégrée sur une bande spectrale étroite ou sur tout le domaine infrarouge, intégrée sur une colonne atmosphérique ou sur toute la Terre, sur un jour ou dix ans. Cette propriété reste valable dans une atmosphère diffusante ou non diffusante.