Optimisation des performances des matériaux polymères pour l'énergie par une compréhension fine de la relation structure/propriétés fonctionnelles/durabilité
Auteur / Autrice : | Maxime Gondrexon |
Direction : | Laurent Gonon |
Type : | Projet de thèse |
Discipline(s) : | 2MGE - Matériaux, Mécanique, Génie civil, Electrochimie |
Date : | Inscription en doctorat le Soutenance le 16/12/2024 |
Etablissement(s) : | Université Grenoble Alpes |
Ecole(s) doctorale(s) : | École doctorale Ingénierie - matériaux mécanique énergétique environnement procédés production |
Partenaire(s) de recherche : | Laboratoire : Systèmes Moléculaires et Nano Matériaux pour l'Énergie et la Santé |
Jury : | Président / Présidente : Isabelle Gautier-luneau |
Examinateurs / Examinatrices : Laurent Gonon, Deborah Jones, Laurent Rubatat, Eric Claude | |
Rapporteur / Rapporteuse : Deborah Jones, Laurent Rubatat |
Mots clés
Résumé
La pile à combustible à membrane échangeuse de protons (PEMFC) est un dispositif de conversion d'énergie chimique en énergie électrique. Dans un scénario d'utilisation d'hydrogène bas carbone, elle pourrait participer à la décarbonation de notre société dans différents secteurs comme par exemple le transport lourd (routier, ferroviaire et maritime). Cependant, ce secteur exige que des performances et des durabilités importantes soient rapidement atteintes (supérieures à 25 000h d'ici 2030) pour que la PEMFC puisse être largement déployée. Or, ses propriétés sont étroitement liées à celles de la membrane qui est située au cur de la pile. De nos jours, les membranes les plus utilisées sont les membranes perfluorées sulfonées de type Nafion®. Ces matériaux présentent de très bonnes propriétés de conductivité et de stabilité chimique mais ne permettent pas de répondre aux défis techniques du cahier des charges imposé par le transport lourd. En effet, des températures d'utilisation supérieures à 100°C sont aujourd'hui envisagées pour la PEMFC alors que les membranes perfluorées voient leurs propriétés thermomécaniques et de conduction chuter vers 80-90°C. Elles posent également de réels problèmes environnementaux et de santé publique car fluorées. De ce fait, des membranes alternatives sont proposées sur le marché pour, à terme, remplacer ces membranes. Parmi elles, les poly-aromatiques comme le poly(éther éther cétone) sulfoné se présentent comme un candidat potentiel pour substituer le Nafion® pour leurs très bonnes propriétés thermomécaniques et leur imperméabilité aux gaz. Cependant, elles souffrent d'une durabilité chimique insuffisante lorsque comparées à leurs homologues fluorées. Dans ce contexte, cette thèse a porté sur l'hybridation par voie sol-gel d'une membrane commerciale sPEEK afin de lui apporter une stabilité chimique compatible avec son fonctionnement en pile. Dans un premier temps, ce ionomère a été nano-structuré pour le rendre suffisamment stable dans l'eau à 80°C, condition sine qua non pour être utilisé dans une PEMFC. Une évolution de la morphologie du matériau a été mise en évidence par diffusion de rayonnements X et neutroniques aux petits angles (SAXS/SANS) suite à des traitements nano-structurants de type hydro-alcooliques (HA). En parallèle, 4 précurseurs sol-gel porteurs de fonctions chimiques sacrificielles et régénératives ont été élaborés par chimie click et leur synthèse a été étudiée par RMN. En s'appuyant sur l'expertise du laboratoire, 4 familles de membranes hybrides ont été élaborées. Des tests de vieillissements accélérés ont été conduits et ont malheureusement montré que les membranes hybrides ainsi produites n'étaient pas protégées contre le stress oxydatif. Linsertion des phases SG provoque même, contre toute attente, un effet pro-dégradant. Finalement, des expériences SANS (D22 à lInstitut Laue Langevin à Grenoble) combinées à la variation de contraste ont été menées afin dobserver sélectivement la phase SG puis la phase sPEEK de ces matériaux hybrides. A l'issue de ces expériences, il a été proposé qu'un lien pouvait être fait entre la morphologie de la phase SG (et son impact sur la phase sPEEK) et les propriétés fonctionnelles des membranes hybrides. Des hypothèses ont ainsi été établies pour expliquer pourquoi la morphologie à l'échelle nanométrique joue un rôle déterminant au regard de la durabilité du matériau hybride.