Tectonique active de l'Equateur observée par séries temporelles InSAR multi-capteurs
Auteur / Autrice : | Léo Marconato |
Direction : | Laurence Audin, Marie-Pierre Doin |
Type : | Projet de thèse |
Discipline(s) : | Sciences de la Terre et de lEnvironnement |
Date : | Inscription en doctorat le Soutenance le 05/11/2024 |
Etablissement(s) : | Université Grenoble Alpes |
Ecole(s) doctorale(s) : | École doctorale Sciences de la Terre de lEnvironnement et des Planètes |
Partenaire(s) de recherche : | Laboratoire : Institut des Sciences de la Terre |
Jury : | Président / Présidente : Erwan Pathier |
Examinateurs / Examinatrices : Laurence Audin, Olivier Cavalie, Marie-Pierre Doin, Cécile Doubre, Martin Vallee, Nicolas D'oreye | |
Rapporteur / Rapporteuse : Olivier Cavalie, Cécile Doubre |
Résumé
Dans les Andes du Nord, la subduction oblique de la plaque Nazca sous la plaque Sud-Américaine provoque l'échappement vers le nord-est d'un bloc continental appelé Sliver Nord-Andin. L'Équateur est situé à l'extrémité sud de ce bloc, dont la frontière occidentale traverse les Andes, allant de la faille de Puna dans le golfe de Guayaquil aux failles de Cosanga et Chingual à l'est de la Cordillère. Cette zone de transition est décrite comme un important restraining bend, accommodant des mouvements dextres et compressifs. Plusieurs séismes historiques crustaux de magnitude 7+ se sont produits dans cette région, sans que leurs failles sources ne soient toujours identifiées. La description de la déformation intersismique s'est récemment améliorée grâce à la densification des mesures GNSS, menant à un premier modèle de bloc élastique. Cependant, le réseau GNSS reste insuffisant pour mesurer la variabilité des taux de déformation à petite échelle. Pour améliorer la résolution spatiale des mesures géodésiques, j'ai utilisé des séries temporelles InSAR calculées à partir des données des satellites ALOS-1, ALOS-2 et Sentinel-1. Dans la première partie de ce manuscrit, j'étudie le bruit ionosphérique qui limite la qualité de l'InSAR en bande L dans les régions équatoriales. Je décris également mon implémentation de l'approche split-spectrum pour les données ALOS-1, et je montre que ce traitement améliore considérablement les séries temporelles, bien que la précision (~6 mm/an) obtenue ne permette pas de mesurer les faibles taux de déformation intersismique attendus (3-4 mm/an). Dans une deuxième partie, j'utilise les données ALOS-2 ScanSAR pour calculer une carte de vitesse couvrant la Cordillère et le domaine Sub-Andin. La carte de vitesse obtenue, avec une précision de ~4 mm/an, révèle de potentielles déformations tectoniques malgré des biais significatifs liés au type de couverture du sol. Dans une troisième partie, j'exploite 6 à 8 ans de données Sentinel-1 pour calculer les séries temporelles de 3 fauchées couvrant les Cordillères d'Équateur et du sud de la Colombie. En utilisant des données GNSS interpolées, je corrige les cartes de vitesse résultantes de la déformation transitoire post-sismique causée par le séisme de subduction de Pedernales (2016, Mw7.8). Les données corrigées, avec une précision d'environ 2 mm/an, sont en bon accord avec la déformation prédite par le modèle de bloc élastique, et favorisent l'hypothèse d'un micro-bloc Quito-Latacunga au sein du restraining bend. Des taux de déformation élevés (>300 nstrain/an) sont identifiés dans les régions d'Ibarra et de Peltetec. Ces résultats mettent également en évidence des signaux tectoniques transitoires, en particulier le long de la faille de Quito, où une diminution significative du taux de glissement lent est observée après le tremblement de terre de Pedernales. Globalement, la carte de taux de déformation à haute résolution dérivée des résultats Sentinel-1 fournit une vision plus complète de la localisation de la déformation interne au sein du North Andean Sliver. La dernière partie s'intéresse aux interactions entre les déformations volcaniques et tectoniques dans la région de Chiles-Cerro Negro, près de la frontière Équateur-Colombie. Je calcule des cartes de déplacement InSAR pour un séisme de Mw5.6 en 2022 ayant eu lieu près du complexe volcanique. Les séries temporelles Sentinel-1 présentées précédemment, en complément de données GNSS, permettent l'étude des variations spatio-temporelles de la déformation volcanique ayant probablement conduit à ce séisme. Un dernier apport de ce travail est la comparaison de trois types de données InSAR sur la même zone. Il s'avère que dans les zones présentant une cohérence au moins moyenne les données Sentinel-1 permettent d'obtenir des séries temporelles plus précises qu'en utilisant des données en bande L (ALOS-1/2). Ces dernières semblent en effet plus sensibles aux biais corrélés au type de couverture du sol.