L'Anthropocène : une perspective pragmatiste
Auteur / Autrice : | Laurent Riou |
Direction : | Philippe Saltel |
Type : | Projet de thèse |
Discipline(s) : | Philosophie |
Date : | Inscription en doctorat le 24/08/2021 |
Etablissement(s) : | Université Grenoble Alpes |
Ecole(s) doctorale(s) : | École doctorale de philosophie |
Partenaire(s) de recherche : | Laboratoire : IPhiG - Institut de Philosophie de Grenoble |
Mots clés
Mots clés libres
Résumé
Le pragmatisme classique de John Dewey est parfois considéré comme une philosophie environnementale avant l'heure en raison de la conception qu'il développe de l'expérience et de la philosophie morale qui en découle. La conception deweyenne de l'expérience, qui intègre sujet et objet « au sein d'une totalité non analysée », et qui a été grandement influencée par la théorie darwinienne de l'évolution, entame ainsi une critique cohérente de la métaphysique cartésienne, sans cependant en proposer une version alternative. Le courant de pensée néo-matérialiste contemporain est un effort pluridisciplinaire de réfutation ou de rénovation d'hypothèses soutenues de longue date, notamment cartésiennes, à propos des êtres humains et du monde matériel non-humain. Comme le pragmatisme classique avant lui, le néo-matérialisme incorpore les implications philosophiques des théories scientifiques contemporaines. À la différence du pragmatisme, le néo-matérialisme s'attelle à la construction d'une métaphysique et explore de manière systématique ses implications ontologiques, épistémiques, et éthiques. Malgré les points qui les rapprochent et leur possible complémentarité, pragmatisme classique et néo-matérialisme n'ont pourtant nulle part encore entamé de dialogue. Ce projet doctoral consiste en l'évaluation de certaines approches néo-matérialistes contemporaines comme prolongement métaphysique de la pensée pragmatiste de Dewey, et en l'évaluation de la contribution éthique que la théorie morale pragmatiste pourrait fournir au néo-matérialisme. La possibilité de cet enrichissement mutuel sera étudiée à la lumière de ce que la science nous enseigne des modifications profondes et durables que l'humanité apporte aujourd'hui à son environnement, et qui la modifient en retour.