Thèse en cours

Développement d'une métrique pour l'analyse quantitative de la profondeur dans l'imagerie de la porosité dentinaire, un protocole d'imagerie par autofluorescence et son application à des cas pathologiques

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Auteur / Autrice : Seunghwan Lee
Direction : Aurélien GourrierKwangseuk Kyhm
Type : Projet de thèse
Discipline(s) : Physique pour les Sciences du Vivant
Date : Inscription en doctorat le 01/09/2021
Etablissement(s) : Université Grenoble Alpes en cotutelle avec Pusan National University
Ecole(s) doctorale(s) : École doctorale physique
Partenaire(s) de recherche : Laboratoire : Laboratoire Interdisciplinaire de Physique
Equipe de recherche : OPTIMA: Optique et Imageries

Résumé

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La théorie largement acceptée pour expliquer la mécanosynthèse dans les dents humaines est la théorie hydrodynamique. Selon cette théorie, les tubules dentinaires sont remplis de liquide dentinaire, et l'écoulement de ce liquide est influencé par les fluctuations de température externe, ainsi que par des stimuli chimiques ou physiques. Le mouvement du fluide dentinaire déclenche des réponses dans les odontoblastes, les nerfs et le complexe odontoblaste-nerf. La configuration précise du tubule contenant le fluide est un facteur crucial dans l'étude de la mécanosensibilité. Cependant, la quantification de la mécanosensibilité dans les dents humaines est un défi. Par conséquent, les recherches actuelles s'appuient sur des simulations. Néanmoins, ces études de simulation utilisent un modèle simplifié du tubule dentinaire, qui ne correspond pas à la structure complexe de la dentine, cela est dû à la dépendance de la microscopie électronique à balayage qui manque d'informations tridimensionnelles détaillées. L'objectif principal de ma recherche doctorale est de générer des représentations visuelles tridimensionnelles de la dentine humaine au niveau de l'organe, afin d'améliorer de manière significative la fidélité des simulations de mécanosensibilité aux vraies dents humaines. Afin de parvenir à une visualisation en 3D des tubules dentinaires dans la dentine humaine, nous avons mené une étude visant à améliorer la profondeur de l'imagerie dans les mesures tridimensionnelles. Les résultats obtenus dans le cadre de notre projet de deuxième année démontrent que l'application du polissage des échantillons de surface, l'utilisation de milieux de coloration ayant un indice de réfraction adapté et la mise en œuvre de la microscopie à deux photons entraînent une augmentation significative de la profondeur d'imagerie. Grâce à cette méthode, nous avons pu acquérir des images à une profondeur de 100 µm, soit une amélioration de cinq fois par rapport à la profondeur maximale de 20 µm qui pouvait être atteinte avec le protocole conventionnel. Notre prochain objectif est d'appliquer nos découvertes à un sujet d'actualité dans la communauté de la recherche dentaire. Des études antérieures ont suggéré que les tubules dentinaires des dents humaines se bouchent progressivement avec l'âge. Nous avons mené une première étude afin d'explorer la manière dont cette obstruction des tubules varie en fonction de la localisation et de l'âge. Nos observations ont révélé une prévalence plus élevée de tubules dentinaires bloqués, principalement obstrués par la dentine péritubulaire, dans les dents âgées (55 ans) par rapport aux dents plus jeunes (11 et 28 ans). Nous avons utilisé l'imagerie optimisée par mciroscopie à deux photons ainsi que l'imagerie par autofluorescence pour identifier les obstructions dans les tubes en 3D sans processus chimique supplémentaire. Nous avons également pu profiter de la vitesse de balayage rapide de la microscopie confocale pour obtenir des images 2D à l'échelle du millimètre de la dentine humaine. En outre, nous avons observé les tubules dentinaires dans les dents de patients atteints de la maladie génétique rare Dentinogenesis Imperfecta, découvrant des irrégularités dans la forme et la distribution de ces tubules. D'autres recherches menées en collaboration avec des biologistes et des experts en analyse d'images permettront d'améliorer la précision de l'analyse quantitative des images et d'accroître la fiabilité statistique des résultats grâce à l'acquisition d'un plus grand nombre d'échantillons. Cette thèse de doctorat sera réalisée en cotutelle entre le LIPHY de l'Université Grenoble Alpes et le dpt Cogno-mécatronique de l'Université nationale de Pusan (Corée).