Thèse en cours

Hydrogène des phases de hautes températures des chondrites : origine et contribution aux budgets en hydrogène des corps du Système Solaire interne.

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Auteur / Autrice : Dorian Thomassin
Direction : Yves MarrocchiLaurette Piani
Type : Projet de thèse
Discipline(s) : Géosciences
Date : Inscription en doctorat le 16/09/2020
Etablissement(s) : Université de Lorraine
Ecole(s) doctorale(s) : École doctorale SIReNa - Science et ingénierie des ressources naturelles (Lorraine ; 2018-....)
Partenaire(s) de recherche : Laboratoire : CRPG - Centre de Recherches Pétrographiques et Géochimiques
Equipe de recherche : Formation du Système Solaire et des Planètes

Mots clés

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Résumé

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Les chondres, composants majoritaires des chondrites, sont des billes silicatées formées lors d'épisodes de hautes températures ayant lieu dans les premiers millions d'années de notre Système Solaire. Bien que les conditions de formation des chondres (températures, vitesses de chauffe et refroidissement, fugacité d'oxygène, etc.) soient toujours mal connues à ce jour, de plus en plus d'observations indiquent que les chondres se sont formés dans des environnements riches en éléments volatils et modérément volatils (soufre, sodium, silicium etc.) et que les interactions gaz / silicates fondus ont été prépondérantes dans la mise en place des textures et des compositions chimiques et isotopiques de ces objets (e.g., Tissandier et al., 2002; Alexander et al., 2008; Nagahara et al., 2009; Marrocchi & Libourel, 2013; Piani et al., 2016; Libourel & Portail, 2018; Marrocchi et al., 2018, 2019). L'hydrogène est l'élément le plus abondant de notre Système Solaire, pourtant sa distribution et sa composition isotopique (rapport deutérium sur hydrogène: D/H) restent assez mal connues dans les matériaux planétaires (e.g., Alexander, 2017; Piani et al., 2018). Cela est lié en partie à la difficulté d'obtenir des échantillons extraterrestres ayant peu ou pas été modifiés par des épisodes de chauffe ou d'altération post-formation qui modifient la signature en hydrogène des roches. Un autre aspect est la difficulté technique pour identifier et séparer les différentes phases porteuses de l'hydrogène qui sont généralement intriquées à l'échelle micrométrique à sub-micrométrique. Si dans les chondrites carbonées hydratées (chondrites de type CI, CM et CR), les principaux porteurs de l'hydrogène -minéraux hydratés et composés organiques- ont fait l'objet de nombreuses études, les phases porteuses de l'hydrogène des chondrites non-carbonées (chondrites ordinaires, à enstatite et Rumurutite) ont été très peu caractérisées. Dans ces objets, les composants de hautes températures, telles que les chondres, sont très abondants et pourraient contribuer de façon significative aux budgets en volatils des roches. La quantification et la caractérisation isotopique de l'hydrogène dans les chondrites non-carbonées sont nécessaires pour comprendre la distribution des éléments volatils dans le Système Solaire interne et, en particuliers, dans les zones de formation des planètes. L'objectif de ce travail de thèse est double: Il s'agit, d'une part, d'effectuer une caractérisation fine de l'hydrogène des chondrites non-carbonées pour identifier les phases porteuses, leur concentration en hydrogène, et leur composition isotopique D/H par des méthodes d'investigation in situ (sonde ionique, microscopie électronique, spectroscopie Raman et infra-rouge). Une attention particulière sera portée aux minéraux et verres silicatés des chondres qui sont présents en abondance dans les chondrites non-carbonées. La présence d'autres éléments volatils tels que le carbone, l'azote ou les gaz nobles pourra faire l'objet d'études complémentaires. D'autre part, des expériences de hautes températures et basses pressions (≤ 1 bar) seront menées pour simuler la formation des chondres en présence de gaz riches en hydrogène et établir dans quelles conditions ces objets ont pu s'enrichir en éléments volatils. Les travaux effectués au cours cette thèse permettront au candidat d'acquérir une grande expérience et une autonomie sur des instruments analytiques de pointe tels que les spectromètres de masse à ions secondaires (SIMS IMS1280-HR2) ou les dispositifs de pétrologie expérimentale.