La métamorphose au théâtre, sens et enjeux, aux vingtième et vingt-et-unième siècles
Auteur / Autrice : | Kefayat Sayahi |
Direction : | Clara Debard, Clotilde Thouret |
Type : | Projet de thèse |
Discipline(s) : | Langues, littératures et civilisations |
Date : | Inscription en doctorat le 25/11/2020 |
Etablissement(s) : | Université de Lorraine |
Ecole(s) doctorale(s) : | École doctorale Humanités Nouvelles - Fernand Braudel (Nancy ; 2013-....) |
Partenaire(s) de recherche : | Laboratoire : LIS - Littératures, Imaginaire, Sociétés |
Mots clés
Résumé
Nous nous proposons d'interroger le rôle de la métamorphose, ses caractéristiques, ses enjeux et ses limites dans les théâtres moderne et contemporain, en apportant de nouveaux éclairages existentiels, mythocritiques et dramaturgiques. La métamorphose s'avère en effet un motif partagé par des dramaturges de contextes historiques, géographiques et linguistiques extrêmement différents, qui se rencontrent notamment sur la place de choix donnée à la vision tragi-comique, le sentiment de dérision, voire le rire grinçant, face à une condition humaine dépourvue de signification, la prédilection pour la métaphysique et la suspicion à l'égard du langage, ce qui se traduit par l'instauration de techniques théâtrales inédites et la construction de structures sémiotiques originales. Le mot « métamorphose » a une étymologie grecque, formé à partir du préfixe « méta », qui signifie « à la suite de, changement », accolé au substantif « morphê : forme ». La définition courante est : « changement de forme, de nature ou de structure si considérable que l'être ou la chose qui en est l'objet n'est plus reconnaissable ». La littérature traite de la métamorphose de l'humain en un animal, un objet ou même en un autre homme, voire en des créatures légendaires telles que fantôme, zombie et vampire. Dans les contextes théâtraux, la modification du corps s'accompagne d'autres changements, psychiques et langagiers, qu'il s'agit de porter à la scène. Certaines uvres dramatiques traitent, quant à elles, de la métamorphose en montrant le passage d'un état mental à un autre ou d'une vision du monde à une autre ; ce dernier sens, figuré, possède une extension bien trop large pour construire un corpus cohérent et nous nous contenterons des pièces qui présentent une métamorphose au sens propre du terme. Le corpus d'étude principal regroupe ainsi les uvres théâtrales françaises et les adaptations scéniques persanes suivantes : Les Oiseaux de lune (1955) de Marcel Aymé, Rhinocéros (1959)d'Eugène Ionesco, Cur de chien (1996) de Mohammad Yaghoubi, Comment pourrais-je être un oiseau ? ou L, comme oiseau (1997) de Matéi Vişniec et Maskh Kafka (2017) par Mehdi Mirbagheri. Cet ensemble d'uvres forme une cohérence en ce qu'il aborde la métamorphose animale et physique en rhinocéros, chien, oiseau et insecte. Ces pièces de théâtres placent au sein de leurs matériaux et de leur progression dramatique les notions de choix de l'individu et de liberté, au sens où a pu les théoriser Jean-Paul Sartre. Elles mettent non seulement en scène la métamorphose physique et psychique d'une figure dramatique principale, mais aussi ses impacts sur son entourage, tout en questionnant le public contemporain.