Thèse en cours

Le contrôle juridictionnel des actes de la Commission européenne et des autorités nationales adoptés dans le cadre de leurs compétences respectives relatives à l'application des articles 101 et 102 du TFUE

FR  |  
EN
Auteur / Autrice : Agapia Kirilova
Direction : Yves PetitAtanas Semov
Type : Projet de thèse
Discipline(s) : Droit public
Date : Inscription en doctorat le 20/05/2019
Etablissement(s) : Université de Lorraine en cotutelle avec Université de Sofia
Ecole(s) doctorale(s) : École doctorale SJPEG - Sciences Juridiques, Politiques, Economiques et de Gestion (Lorraine)
Partenaire(s) de recherche : Laboratoire : IRENEE - Institut de Recherches sur l'Evolution de la Nation Et de l'Etat

Mots clés

FR  |  
EN

Résumé

FR  |  
EN

Qu'il s'agisse d'une décision interdisant une pratique anticoncurrentielle ou d'une décision autorisant une dérogation du régime communautaire de la protection de la concurrence, comme c'est d'ailleurs le cas pour toute autre décision de la Commission, c'est la Cour de Justice de l'Union européenne qui est appelée à contrôler la légalité de ces actes. L'existence d'une telle procédure est essentielle à la perception de l'Union en tant qu'union de droit. En même temps, l'existence d'un tel contrôle ne doit en aucun cas être interprétée comme limitant la liberté des institutions de prendre des décisions discrétionnaires dans le cadre de leurs compétences car, comme le souligne M. le professeur Jean-Paul Jacqué dans son manuel de Droit institutionnel de l'Union européenne, cela affecterait l'équilibre institutionnel et l'Union deviendrait une communauté de juges. Au cours des dernières décennies, le rôle de la Cour de justice et du Tribunal dans le domaine du contrôle des actes de la Commission en matière d'antitrust a augmenté sans cesse, soulevant de plus en plus de questions théoriques et pratiques sur l'équilibre entre le pouvoir discrétionnaire de la Commission et l'intensité du contrôle exercé sur celui-ci. La présente étude est consacrée exactement à la définition des contours de cet équilibre du point de vue de la jurisprudence de la Cour de justice de Luxembourg. En même temps, la réforme de la politique de la concurrence de 2004 a eu comme objet la décentralisation de l'application et du contrôle des articles 101 et 102 TFUE. Cette décentralisation, sans doute, a amélioré la politique européenne. Elle a donné de nouvelles compétences aux autorités nationales de protection de la concurrence pour appliquer les règles d'antitrust sur leurs territoires. Cela a permis de procéder à des investigations et de sanctionner davantage de cas de comportements anticoncurrentiels sur le territoire de l'Union. A côté de ces points forts, cette réforme a posé beaucoup de questions, concernant la cohérence entre les pratiques décisionnelles de la Commission et celles des autorités nationales. On peut observer cette incohérence non seulement en ce qui concerne les aspects matériels (champ d'application, qualification du comportement, etc.), mais également en ce qui concerne les procédures administratives d'investigation et de sanction. Cela n'a pas été sans incidence sur le contrôle juridictionnel des actes adoptés par les institutions compétentes. On doit noter que les actes des deux institutions compétentes (la Commission et les autorités nationales) font l'objet de voies d'appel différentes, devant des juridictions différentes. Et même si les missions et les objectifs sont communs, les outils dont disposent les deux systèmes judiciaires sont en grande partie différents. Cela explique la démarche différente des juridictions compétentes. Pour faire comprendre les enjeux de ce partage de compétence, la recherche proposée sera avant tout fondée sur la comparaison des objectifs et des instruments dont les juridictions correspondantes disposent pour les atteindre, et sur celle des procédures qui en contraignent la mise en œuvre. Le travail portera sur deux volets – théorique et empirique. Ces deux volets englobent tous les aspects de la problématique posée. Le volet théorique permettra de rassembler, systématiser et analyser la législation (européenne et nationale), la jurisprudence (européenne et nationale) et la doctrine. De son côté, le volet empirique offrira la possibilité d'explorer et d'analyser les nouveaux cas et affaires et d'observer la démarche des juges. La démarche scientifique consistera à comparer systématiquement les deux volets.