Thèse en cours

La condition féminine et le droit du travail

FR  |  
EN
Auteur / Autrice : Lisa Ferraro
Direction : Alexia Gardin
Type : Projet de thèse
Discipline(s) : Droit privé et sciences criminelles
Date : Inscription en doctorat le 24/11/2019
Etablissement(s) : Université de Lorraine
Ecole(s) doctorale(s) : École doctorale SJPEG - Sciences Juridiques, Politiques, Economiques et de Gestion (Lorraine)
Partenaire(s) de recherche : Laboratoire : Institut François GENY

Mots clés

FR  |  
EN

Résumé

FR  |  
EN

L'égalité entre les femmes et les hommes est devenue une « grande cause nationale ». Les dispositifs juridiques visant à remédier aux inégalités constatées dans les faits se multiplient en faisant appel à différentes techniques juridiques, il s'agira, dans le cadre de cette thèse, de déterminer de quelle manière et dans quelle mesure le droit du travail se saisit de la condition féminine entendue dans son acception physiologique (condition biologique de la femme) mais aussi sociologique (place de la femme dans l'organisation sociale). Sera en particulier testée la cohérence interne et externe des corpus juridiques qui entendent protéger la condition biologique de la femme et de ceux qui visent à agir sur sa condition sociale en réfléchissant à leur articulation et aux contradictions dont ils peuvent être porteurs. A cette fin, deux principaux axes de recherche seront explorés. Le premier mettra en jeu les règles qui mobilisent une approche sexuée en matière de santé et de sécurité au travail. Ces règles méritent d'être observés sous différents angles : celui de l'histoire avec un retour aux origines, à savoir les grandes lois sociales visant à protéger le corps des femmes et à travers elles celui de l'enfant à venir ; celui du droit positif avec la mesure exacte de ce qui est aujourd'hui sexué et de ce qui ne l'est pas et l'identification de ce qui mériterait d'être perfectionné si l'objectif est celui d'une protection efficace ; celui de la pratique afin de questionner l'effectivité de l'approche différenciée ; à ce titre, pourront être réalisés une étude de documents uniques d'évaluation des risques élaborés par les entreprises aux fins d'identifier l'effectivité de la modification apportée par la loi du 6 août 2014 qui impose une mesure différenciant la situation des femmes et celles des hommes ou encore des entretiens avec des médecins du travail permettant d'apprécier la particularité du suivi médical proposé aux travailleuses. Le second s'attachera aux règles d'égalité. Un des points importants en matière de prise en compte de la condition féminine est la notion d'égalité. Le préambule de la Constitution garantit l'égalité des droits reconnus aux femmes et aux hommes dans tous les domaines. Le principe d'égalité de traitement est affirmé avec force par l'ordre juridique national comme par l'ordre juridique européen. Il nécessite de traiter de la même façon des personnes placées dans une situation identique, mais aussi de traiter de manière différente des personnes placées dans une situation différente. Il connait aussi des exceptions qui permettent d'opérer une rupture de l'égalité de droit aux fins de parvenir à l'égalité de fait (égalité des chances). Depuis 10 ans, les déclinaisons de ce cadre général en matière d'égalité professionnelle entre les femmes et les hommes se sont multipliées avec un renouvellement des acteurs (mobilisation des partenaires sociaux et de la représentation du personnel) et des moyens d'action (diagnostic de plus en plus fin des situations, négociations obligatoires, incitation à l'action positive). Cette prolifération de dispositifs juridiques mérite d'être questionnée sous l'angle de l'effectivité comme de l'efficacité. La production des partenaires sociaux sera tout particulièrement étudiée afin de mesurer leur apport réel en matière d'égalité professionnelle entre les femmes et les hommes. A cette fin, une analyse des accords d'entreprise conclus sur le sujet sera réalisée.