Représentations et gestion des espaces naturels protégés exposés à l'érosion littorale ou à la submersion marine et contigus à des espaces habités
Auteur / Autrice : | Julien Guerrero |
Direction : | Hervé Flanquart, Caroline Rufin-soler |
Type : | Projet de thèse |
Discipline(s) : | Géographie Humaine |
Date : | Inscription en doctorat le 19/11/2019 |
Etablissement(s) : | Littoral |
Ecole(s) doctorale(s) : | École doctorale en Sciences humaines et sociales (Amiens) |
Partenaire(s) de recherche : | Laboratoire : Territoires, Villes, Environnement & Société |
Mots clés
Résumé
Le littoral français est jalonné d'espaces « naturels » (marais maritimes ou estuariens, cordons dunaires, bois), dont certains ont été gagnés sur la mer au-devant de côtes basses. À l'arrière immédiat de ces espaces se trouvent parfois des personnes, des biens et des activités ainsi préservés d'une exposition trop directe à l'érosion côtière et à la submersion marine. La population, locale ou non, également aussi de la qualité des lieux, aussi bien sans les fréquenter (paysage) qu'en les fréquentant (découverte de la nature). Dans un contexte de changement climatique caractérisé notamment par une élévation du niveau marin, le devenir de ces espaces naturels est questionné, a fortiori lorsque leurs richesses sont confirmées par des mesures de protection fortes telles que le classement en réserve naturelle ou l'acquisition par le Conservatoire du Littoral. Longtemps considérés comme des terrains à faibles enjeux, ils invitent à un nouveau regard pour leur valeur propre - par exemple leur biodiversité ou leur géomorphologie -, pour l'attachement qu'ils suscitent chez les personnes qui apprécient de les contempler ou les parcourir, ainsi que pour leur rôle d'atténuation des risques côtiers sur les zones bâties et agricoles qui leur sont juxtaposées. Ces éléments jouent de façon plurielle et parfois contradictoire dans le choix de la stratégie à adopter en ces lieux : faut-il défendre le trait de côte, au risque de s'interposer entre une nature marine indomptable et une nature terrestre domptée ? si oui, faut-il recourir à des ouvrages rigides ou à des méthodes plus souples ? faut-il au contraire se garder d'agir, voire considérer de déplacer les enjeux menacés au risque de se heurter à de fortes oppositions ? Face à des tensions naissantes ou tendant à s'aggraver, les politiques de prévention des risques doivent concilier les perceptions et les intérêts des acteurs locaux - habitants, établissements publics, gestionnaires, élus -, les enjeux économiques et sociaux, les facteurs environnementaux, les impératifs d'ordre biologique et juridique induits par les mesures de protection, et dans certains cas la présence d'un haut-lieu de tourisme patrimonial - naturaliste, culturel, historique, mémoriel. Ces espaces voient finalement se confronter ce qui est préconisé, ce qui est souhaitable, ce qui est acceptable, ce qui est abordable et ce qui est autorisé, tout cela se déclinant à court, moyen et long terme. Sur quatre sites nationaux dont deux dans la région des Hauts-de-France, il s'agira de mieux appréhender les différentes options de gestion d'espaces naturels littoraux protégés, de décrire et évaluer les tensions entre acteurs aux intérêts et représentations divergents et, in fine, d'éclairer la décision publique sur l'acceptabilité et l'efficacité des politiques envisagées.