Thèse soutenue

Impact et devenir des retombées de poussières industrielles sur les sols de Gravelines (Nord, France)

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Auteur / Autrice : Marine Casetta
Direction : Michaël HermosoJacinthe CaillaudSylvie Philippe
Type : Thèse de doctorat
Discipline(s) : Sciences de la Terre et de l'univers. Terre solide et enveloppes superficielles
Date : Soutenance le 19/12/2023
Etablissement(s) : Littoral
Ecole(s) doctorale(s) : École doctorale Sciences, technologie et santé (Amiens)
Partenaire(s) de recherche : Laboratoire : Laboratoire d'Océanologie et de Géosciences (LOG) - Laboratoire d'Océanologie et de Géosciences / LOG
Financeur : Hauts-de-France. Conseil régional - Pôle métropolitain de la Côte d'Opale
Jury : Président / Présidente : Dominique Courcot
Examinateurs / Examinatrices : Béatrice Marin, Baghdad Ouddane, Cécile Quantin, Christophe Waterlot
Rapporteurs / Rapporteuses : Béatrice Marin, Baghdad Ouddane

Résumé

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En zone urbaine ou industrialisée, la qualité des sols est particulièrement impactée par les émissions chroniques de contaminants. Pourtant, ces écosystèmes fragiles et fondamentaux sont non renouvelables à échelle de vie humaine, et leur préservation est essentielle pour répondre aux enjeux sanitaires et environnementaux actuels. Ce travail apporte de nouveaux éléments de connaissance sur la contamination métallique de sols urbain soumis à des retombées de poussières industrielles. Il s'intéresse particulièrement à la ville de Gravelines, située en bordure nord-ouest de l'agglomération dunkerquoise (Nord, France), à proximité de plusieurs industries métallurgiques et sidérurgiques. La signature chimique et morphologique de retombées de poussières (collectées au coeur de la ville) montre que dans certaines conditions météorologiques (vents de nord-est), la proportion de particules issues de sources industrielles est supérieure à 80% (particules riches en carbone, poussières d'alumine, laitiers, oxydes de fer...). Des enrichissements significatifs en métaux, détectés dans les retombées, permettent d'identifier les éléments Cr, Ni, Mo comme principaux traceurs des activités métallurgiques. La recherche de ces métaux traceurs dans les sols conduit à une évaluation de la vulnérabilité spatiale des sols de Gravelines aux retombées de poussières. Alors que l'hypothèse d'une pollution métallique généralisée est écartée, des niveaux de contamination notables en éléments traceurs métalliques sont identifiés à proximité des industries émettrices (ceinture de végétation, jardins ouvriers et cimetière au nord-est de la ville). Les profils de concentrations établis sur ces zones traduisent, en effet, un apport atmosphérique de contaminants, notamment dans les 3 premiers centimètres du sol. L'intégration des poussières dans les matrices pédologiques est, par ailleurs, confirmée par observation en microscopie électronique d'une lame mince de sol contaminé. Sous forme mobile dans les sols, les métaux traceurs des activités industrielles peuvent être toxiques pour les organismes vivants. L'étude de leur mobilité générale dans les sols de Gravelines révèle une relative stabilité de Cr, Ni et Mo, indiquant leur faible biodisponibilité lorsqu'ils sont issus de sources industrielles. Les sols étudiés présentent des niveaux d'écotoxicité intermédiaires. Ces derniers peuvent toutefois être ponctuellement plus élevés dans les zones les plus impactées par les dépôts industriels. Bien que le degré d'écotoxicité ne puisse être directement relié aux métaux apportés par les poussières industrielles, ce travail souligne tout particulièrement la question de l'usage des sols exposés à de tels dépôts.