Thèse en cours

Analyse des mécanismes cellulaires et moléculaires gouvernant la progression des nerfs hyperplasiques en neurofibromes plexiformes dans la Neurofibromatose de type 1.

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AttentionLa soutenance a eu lieu le 06/09/2023. Le document qui a justifié du diplôme est en cours de traitement par l'établissement de soutenance.
Auteur / Autrice : Myriam Mansour
Direction : Piotr Topilko
Type : Projet de thèse
Discipline(s) : Neuroscience
Date : Inscription en doctorat le
Soutenance le 06/09/2023
Etablissement(s) : Paris 12
Ecole(s) doctorale(s) : Ecole doctorale Sciences de la Vie et de la Santé (Créteil ; 2000-....)
Partenaire(s) de recherche : Laboratoire : Institut Mondor de Recherche Biomédicale (Créteil)
Equipe de recherche : Equipe ORTONNE - Oncogenèse des lymphomes et tumeurs de la Neurofibromatose 1 (Neurofibromatosis and Lymphoma oncogenesis - NFL)
Jury : Président / Présidente : Michael Schumacher
Examinateurs / Examinatrices : Piotr Topilko, Isabelle Brunet, Philippos Mourikis
Rapporteur / Rapporteuse : Isabelle Brunet

Résumé

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La Neurofibromatose de type 1 (NF1) est une maladie génétique considérée comme fréquente parmi les maladies rares, touchant 1 personne sur 3000 dans le monde. Elle est due à des mutations dans le gène NF1, qui code pour un régulateur négatif de la voie Ras. La perte bi-allélique du gène NF1 dans des cellules de Schwann (CS), les principales cellules gliales du système nerveux périphérique, conduit au développement de tumeurs bénignes des gaines nerveuses appelées neurofibromes. Environ 50% des patients NF1 développent des neurofibromes dits plexiformes (NFp) situés le long des nerfs périphériques, avec une incidence accrue au niveau des racines nerveuses et des nerfs sous-cutanés. Les NFp se développent autour de la naissance et sont parmi les complications les plus courantes et les plus invalidantes de la NF1. Ces tumeurs sont responsables d'une morbidité substantielle, notamment d'un défigurement, de douleurs neuropathiques et d'une déficience fonctionnelle pouvant aller jusqu’à une paralysie. Par ailleurs, elles sont susceptibles de se transformer en tumeurs malignes de la gaine nerveuse périphérique (TMGN), sarcomes agressifs et métastatiques, avec un pronostic très défavorable à 5 ans. À l’heure actuelle, il n’existe aucun traitement pouvant prévenir ou guérir les NFp. Malgré des avancées considérables dans l’exploration du rôle des CS tumorales et du microenvironnement tumoral, les mécanismes régissant l’initiation du processus tumoral des NFp restent peu connus. Les études réalisées sur des modèles murins de la NF1 et sur des patients atteints de la NF1 ont révélé que le développement des NFp est précédé d'un élargissement local du nerf appelé hyperplasie. Notre laboratoire a développé un modèle murin de la NF1 (Nf1-KO), portant simultanément l’inactivation du gène Nf1 et l’expression constitutive d’un rapporteur fluorescent Tomato dans une population de CS dérivées des cellules des capsules frontières. Ces souris Nf1-KO développent des NFp et des TMGN qui récapitulent fidèlement ceux des patients NF1. L'objectif de ma thèse a été de caractériser les nerfs sous-cutanés dans ce modèle murin par une approche d’immunohistochimie et d’explorer les mécanismes moléculaires gouvernant leur progression en NFp par l’approche d’analyse transcriptomique à résolution cellulaire (scRNAseq). Les résultats obtenus ont révélé que (i) les nerfs sous-cutanés des souris Nf1-KO sont deux fois plus épais que ceux des contrôles, composés de deux fois plus de CS Tomato+, (ii) les CS tumorales présentent un profil inflammatoire et fibrotique (iii) les CS tumorales expriment la périostine, une protéine pro-fibrotique présente lors des lésions nerveuses et connue pour être un marqueur dans différents cancers (iii) une population de macrophages (Cx3cr1+) est significativement enrichie chez les mutants, (iv) la proportion des fibroblastes de l’endonèvre est augmentée et présente une signature moléculaire inflammatoire, (v) les nerfs hyperplasiques présentent un épaississement du périnèvre, (vi) enfin, l’inflammation provoquée par les morsures accélèrent la progression des nerfs hyperplasiques en NFp, (vii) et le microenvironnement hétérozygote des nerfs hyperplasiques est suffisant pour induire un profil inflammatoire sans lésion. Ainsi, l’inactivation bi-allélique du gène Nf1 dans des cellules de Schwann dérivées des capsules frontières conduit à une hyperplasie des nerfs accompagnée d’une inflammation et d’une fibrose, mimant une lésion nerveuse.