Sécurité des thérapies ciblées utilisées pour le traitement des maladies chroniques inflammatoires : Etudes pharmaco-épidémiologiques à partir des données de pharmacovigilance internationale et des données du système national des données de santé français
Auteur / Autrice : | Lea Hoisnard |
Direction : | Émilie Sbidian |
Type : | Projet de thèse |
Discipline(s) : | Santé publique - recherche clinique |
Date : | Inscription en doctorat le Soutenance le 04/10/2023 |
Etablissement(s) : | Paris 12 |
Ecole(s) doctorale(s) : | École doctorale Santé Publique (Le Kremlin-Bicêtre, Val-de-Marne ; 2015-...) |
Partenaire(s) de recherche : | Laboratoire : Epidemiology in Dermatology and Evaluation of therapeutics |
Jury : | Président / Présidente : Philippe Bertin |
Examinateurs / Examinatrices : Emilie Sbidian, Anna Molto, Florence Tubach, Catherine Quantin, Yves-Marie Pers, Adeline Ruyssen-witrand | |
Rapporteur / Rapporteuse : Anna Molto, Florence Tubach |
Résumé
Les inhibiteurs de janus kinases (anti-JAK) sont des thérapies ciblées qui ont été développées grâce aux connaissances récentes de la voie de signalisation JAK-STAT, impliquée dans la régulation de linflammation, de lhématopoïèse et de limmunité. Les syndromes myéloprolifératifs, plusieurs maladies inflammatoires à médiation immunitaire (polyarthrite rhumatoïde, rhumatisme psoriasique, maladies inflammatoires chroniques de lintestin, dermatoses inflammatoires), la maladie du greffon contre lhôte appartiennent aux multiples indications de ces traitements. Quatre anti-JAK étaient remboursés en France en 2020, sept depuis septembre 2022. Un nombre croissant de nouveaux médicaments de mécanismes daction similaires sont en cours de développement et de nouvelles indications sont ajoutées progressivement pour ces traitements. Ainsi, le nombre de patients traités augmente rapidement. Or, la sécurité de ces anti-JAK fait lobjet de nombreux questionnements. Lobjectif de ce travail de thèse était (1) didentifier des évènements indésirables associés aux anti-JAK à partir de données de pharmacovigilance (2) d'évaluer les risques dévènements cardiovasculaires majeurs et thromboemboliques et (3) le risque de perforations gastro-intestinales chez les patients initiant un anti-JAK en comparaison à ladalimumab (inhibiteur de facteur de nécrose tumorale [anti-TNF]) parmi une population en vie réelle de patients atteints de rhumatismes inflammatoires chroniques. La première partie a été réalisée à partir de la base de données de pharmacovigilance internationale de lOrganisation Mondiale de la Santé. Les deuxième et troisième parties étaient des études de cohorte à partir des données du Système National des Données de Santé (SNDS). Dans la première partie de ce travail, nous avons identifié que les évènements infectieux, thromboemboliques, les cancers et les perforations gastro-intestinales étaient davantage rapportés avec les trois premiers anti-JAK commercialisés (ruxolitinib, tofacitinib, baricitinib) par rapport à ce qui était attendu daprès les données de lensemble de la base de pharmacovigilance. Nous avons ensuite observé que les risques dévènements cardiovasculaires majeurs ou thromboemboliques chez les patients atteints de polyarthrite rhumatoïde nétaient pas significativement augmentés pour ceux initiant un anti-JAK (tofacitinib ou baricitinib) en comparaison à ceux initiant ladalimumab, y compris chez les patients présentant au moins un facteur de risque cardiovasculaire. Enfin, nous navons pas identifié de risque significatif de perforations gastro-intestinales chez les patients atteints de rhumatisme inflammatoire chronique initiant un anti-JAK (tofacitinib, baricitinib, upadacitinib, filgotinib) en comparaison à ceux initiant ladalimumab. Lensemble des travaux réalisés dans le cadre de cette thèse apporte des informations qui viennent étayer la réflexion quant à la sécurité de thérapies ciblées en pleine expansion, dans un contexte de modifications européennes des recommandations dutilisation chez certaines populations de patients.