Conséquences cliniques et économiques de la décision thérapeutique et du traitement du cancer selon le profil de vulnérabilité chez le sujet âgé.
Auteur / Autrice : | Adolfo Gonzalez serrano |
Direction : | Florence Canouï-Poitrine, Thomas Barnay |
Type : | Projet de thèse |
Discipline(s) : | Epidémiologie |
Date : | Inscription en doctorat le Soutenance le 13/11/2023 |
Etablissement(s) : | Paris 12 |
Ecole(s) doctorale(s) : | École doctorale Santé Publique |
Partenaire(s) de recherche : | Laboratoire : Institut Mondor de Recherche Biomédicale (Créteil) |
Equipe de recherche : CEpiA - Clinical Epidemiology and Ageing | |
Jury : | Président / Présidente : Christos Chouaïd |
Examinateurs / Examinatrices : Florence Canoui-poitrine, Simone Mathoulin-pelissier, Enrique Soto perez de celis, Rabia Boulhassas, Thomas Barnay | |
Rapporteurs / Rapporteuses : Simone Mathoulin-pelissier, Enrique Soto perez de celis |
Mots clés
Résumé
Contexte : Les conditions liées à l'âge telles que la fragilité influencent le traitement, augmentent les effets secondaires et réduisent la survie chez les patients âgés atteints de cancer. Ainsi, l'évaluation gériatrique (EG) est recommandée pour guider les décisions de traitement, mais son implémentation a été limitée par le manque de ressources disponibles. Par conséquent, le dépistage gériatrique a été recommandé pour optimiser l'allocation des ressources en identifiant les patients nécessitant une EG complète et ceux qui n'en ont pas besoin. Cependant, lutilité clinique de ces stratégies demeurent incertaines. Méthodes : Nous avons cherché à estimer la prévalence dun traitement discordant par rapport aux recommandations internationales de traitement (GDT), identifier ses facteurs associés, et établir son lien avec la survie à 24 et 36 mois chez des patients atteints de cancer de la prostate de la cohorte ELCAPA, âgés de ≥70 ans. Nous avons évalué l'utilité clinique du dépistage gériatrique pour détecter des patients fragiles chez 1648 patients de la cohorte ELCAPA. L'étude a utilisé l'analyse de la courbe de décision (DCA) pour évaluer l'utilité clinique du dépistage dans la détection des patients fragiles et la réduction des EG non nécessaires chez les individus robustes. Enfin, nous avons réalisé lévaluation coût-efficacité de ces stratégies pour identifier des patients fragiles et réduire la toxicité associée au traitement anticancéreux dans une perspective collective. Une cohorte hypothétique de 1 000 individus a été simulée avec un arbre de décision. Les ratios de coût incrémental (ICER) par patient fragile détecté et par événement de toxicité évité ont été estimés pour chaque stratégie. Résultats : Un GDT est survenu chez 46% des patients. Le stade métastatique associé à une probabilité moindre de recevoir un GDT (odds ratio ajusté (95% CI) = 0.34 (0.170.69) ; p = 0.003). De plus, après avoir ajusté sur l'état de santé, les caractéristiques tumorales et gériatriques à l'aide dune pondération inverse stabilisée du score de propension, l'analyse du temps de survie moyen restreint a révélé que le GDT était lié à une survie moindre à 24 mois (13.9 mois, vs. 17 mois ; différence (95% CI) : −3.1 mois (−5.3, −1.0) ; p = 0.004). Le dépistage de fragilité a montré des bonnes performances diagnostiques. Cependant, son utilité clinique pour identifier les patients fragiles était limitée par rapport à l'EG. Dans notre DCA, les valeurs du bénéfice net (NB) à une probabilité seuil de 0,25, étaient de 0,72 pour le G8, 0,72 pour le G8 modifié, et de 0,82 pour l'EG. À une probabilité seuil de 0,33, les valeurs du NB étaient de 0,71, 0,72 et 0,80 respectivement pour le G8, le G8 modifié et l'EG. De plus, à une probabilité seuil de 0,5, les valeurs du NB étaient de 0,68 pour le G8, 0,69 pour le G8 modifié et de 0,73 pour l'EG, respectivement. Enfin, le dépistage gériatrique a montré une capacité nulle à réduire les EG non nécessaires chez les patients robustes. La proportion d'événements de toxicité de grade ≥ 3 évités pour la stratégie basée sur l'EG était de 0,53, pour le score G8 de 0,48, et de 0,38 pour l'approche basée sur les soins habituels. Le coût de l'EG pour tous les patients était de 3182,71 euros par événement de toxicité de grade 3 ou 4 évité. Il s'élevait à 3326,41 euros pour la stratégie basée sur le score G8 et à 4026,91 euros pour les soins habituels. L'approche basée sur l'EG a détecté davantage de patients fragiles (0,84) que le dépistage par le score G8 (0,68). LICER pour l'approche basée sur l'EG était de 45,34 euros, et elle dominait faiblement la stratégie basée sur le score G8. Conclusion : Le GDT était fréquent en particulier chez ceux atteints dun cancer non métastatique et il était associé à une survie moindre. De plus, l'évaluation gériatrique était plus efficace que le dépistage gériatrique pour identifier les patients fragiles et réduire la toxicité du traitement tout en étant coût-efficace.