Thèse en cours

Méthodes de flot par disques en géométrie, du continu au discret.

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Auteur / Autrice : Jean Chartier
Direction : Stéphane SabourauLaurent HauswirthArnaud de Mesmay
Type : Projet de thèse
Discipline(s) : Mathématiques
Date : Inscription en doctorat le 01/09/2020
Etablissement(s) : Paris 12
Ecole(s) doctorale(s) : École doctorale Mathématiques, Sciences et Technologies de l'Information et de la Communication
Partenaire(s) de recherche : Laboratoire : Laboratoire d'Analyse et de Mathématiques Appliquées

Résumé

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Les méthodes de balayage ont une riche histoire en géométrie riemanienne, remontant au moins à Birkhoff qui a introduit l'idée de balayer une 2-sphère par une famille de courbes, puis, en utilisant son processus de raccourcissement de courbes sur ce balayage, a établi le premier résultat d'existence d'une géodésique fermée sur une sphère. Cette méthode de min-max -- on vise à étudier un balayage minimisant la longueur maximale des courbes -- est à l'origine d'une lignée majeure de travaux, encore active, comprenant le théorème célèbre de Lyusternik et Schnirelmann sur l'existence de trois géodésiques distinctes sur une sphère, et est à la base de nombreuses percées récentes comme la résolution de la conjecture de Wilmore par Marques et Neves, ou de la conjecture de Yau par Antoine Song. Si les balayages linéaires permettent d'établir l'existence de géodésiques et de surfaces minimales, ils ne permettent pas toujours de contrôler correctement la longueur de ces objets extrémaux. C'est le cas en particulier des géodésiques fermées sur une 2-sphère riemannienne : on peut montrer qu'il existe toujours une telle géodésique de longueur environ la racine de l'aire, mais une telle géodésique ne sera pas en général simple. Le balayage utilisé pour obtenir une telle borne n'est pas linéaire mais plutôt arborescent: on peut le décrire comme une application continue f de S vers T, où T est un arbre trivalent, et où chaque fibre a la topologie soit d'un point, soit d'un cycle simple fermé, soit d'un graphe simple homéomorphe à la lettre Theta. De tels balayages permettent aussi d'obtenir des inégalités de découpage, par exemple pour trouver un court cycle découpant une 2-sphère en deux morceaux contenant chacun au moins un tiers de l'aire. Pour ces raisons, de nombreux travaux récents ont étudié de tels balayages arborescents dans le but d'obtenir de bonnes bornes sur la taille de leurs fibres, mais il existe encore un écart significatif entre les bornes supérieures et inférieures. Conjecture: En 1994, F. Morgan et J. Hass ont montré l'existence sur une 2-sphère convexe d'un réseau de géodésiques en forme de théta, séparant ainsi la sphère en 3 domaines de courbure totale égale. Un tel réseau de géodésiques existe-t-il sur n'importe quelle 2-sphère riemanienne ? Ce problème est l'équivalent de la conjecture de Yau sur les réseaux et devrait pouvoir se résoudre à l'aune des travaux de Song. En dimensions supérieure, la résolution de cette conjecture devrait permettre de décider de l'existence ou de la non existence d'un réseau de surfaces minimales modelées sur la géométrie d'une double bulle de Savon. Dans l'optique d'étudier cette conjecture, il est naturel de considérer des balayages trivalents. L'objectif est ici de pousser ces études pour obtenir des résultats d'existence généraux, ainsi que des bornes quantitatives sur la taille des réseaux résultants. Plus largement, une compréhension plus fine des balayages trivalents permettrait de résoudre des problèmes d'existences de réseaux de géodésiques en général, ainsi que de se rapprocher de la borne optimale pour le problème de la plus courte géodésique à aire constante. D'autre part, existe-t-il des réseaux géodésiques de plus en plus denses dans la sphère ? Existe-il des amas de mousse dense dans une 3-sphère compacte? Un des objectifs de cette thèse est également d'explorer et d'exploiter des connexions entre les balayages riemanniens et ceux utilisés en théorie des graphes. Cette connexion pourra être exploitée dans les deux directions dans le cadre de cette thèse. Dans un sens, un objectif est donc de développer une théorie similaire aux théories d'obstruction originant des mineurs de graphes dans un cadre riemannien, dans le but d'obtenir des obstructions géométriques naturelles à l'existence de certains balayages. Quelles sont les obtructions géométriques sur la 2-sphère à l'existence de réseaux géodésiques? Dans l'autre sens, on pourra développer des versants discrets des méthodes de min-max dont le succès a été démontré dans le cas riemannien pour renforcer notre compréhension des balayages discrets. Dans une autre direction, l'augmentation de la taille et la topologie des balayages permet d'envisager la construction et l'existence d'une suite de solutions de problèmes de type Min-Max dont les largeurs forment un spectre discret sur une variété. Les solutions s'apparentent ici en comportement aux fonctions propres du Laplacien dont les domaines nodaux seraient séparés par des surfaces minimales qui tendent à se répartir de façon homogène sur toute la variété avec des propriétés ergodiques. Ainsi dans le cadre des réseaux on pourra se pencher sur les propriétés ergodiques des solutions de ces balayages quand ils existent et ont des propriétés de compacité.