La représentation du paysage dans les romans haïtiens du XIXe siècle. De Bergeaud aux ''Romanciers nationaux
Auteur / Autrice : | Silvia Boraso |
Direction : | Yolaine Parisot, Alessandro Costantini |
Type : | Projet de thèse |
Discipline(s) : | Langue et Littérature Françaises |
Date : | Inscription en doctorat le Soutenance le 05/06/2023 |
Etablissement(s) : | Paris 12 en cotutelle avec Université « Ca' Foscari » de Venise |
Ecole(s) doctorale(s) : | Ecole doctorale Cultures et Sociétés (Créteil ; 2010-....) |
Partenaire(s) de recherche : | Laboratoire : Lettres, Idées, Savoirs (Créteil) |
Jury : | Président / Présidente : Marco Modenesi |
Examinateurs / Examinatrices : Yolaine Parisot, Alessandro Costantini, Alba Pessini, Odile Gannier, Xavier Garnier, Jean Jonassaint | |
Rapporteur / Rapporteuse : Alba Pessini |
Mots clés
Mots clés libres
Résumé
Ce projet de thèse porte sur la représentation du paysage dans le roman haïtien du XIXe siècle et étudie à travers une perspective diachronique les ouvrages parus entre 1859, date de publication de Stella, le premier roman haïtien, et 1923, date de parution des Simulacres, le dernier des romans dits « nationaux ». Il sagira, dans un premier temps, didentifier un modèle descriptif commun qui puisse témoigner de loriginalité de ces textes par rapport au paradigme européen constituant encore à lépoque lidéal littéraire de référence. Se construisant en parallèle avec le portrait biaisé diffusé dans les récits métropolitains, les représentations autochtones de la terre haïtienne, au lieu de le réfuter, sapproprieront le modèle descriptif étranger pour en montrer lartificialité. Au XIXe siècle nous assistons à la naissance dun phénomène littéraire qui part de lappropriation du discours colonial pour arriver, à travers son remaniement, à la création dune identité nationale originale et autochtone. Il sagira, dans un deuxième temps, danalyser les enjeux qui se cachent derrière les représentations du paysage chez les premiers romanciers haïtiens. Dans le contexte historique de lîle, qui était devenue indépendante en 1804, la représentation de lespace peut être vue comme le reflet littéraire des tentatives dappropriation de la terre par le peuple haïtien. Après lIndépendance, le pays ne pouvait pas se passer de faire face à son passé colonial comme à sa condition dîle à plantation dans laquelle les esclaves se voyaient nier par le pouvoir hégémonique un rôle actif dans laménagement de la terre. De ce désir de réconciliation avec un espace, lîle, qui ne les avait accueillis que physiquement depuis quils avaient quitté les côtes africaines, naît le besoin de constituer une littérature nationale saxant, entre autres, sur la construction dun lien affectif avec la terre natale. Lensemble de ces nouvelles significations sera étudié à laune dun apparat critique pluridisciplinaire : lanalyse sémiotique textuelle et la sémiologie de lespace seront accompagnées dune perspective écocritique ainsi que dune approche postcoloniale.