Évolution et hétérogénéité de quiescence des cellules souches neurales adultes
Auteur / Autrice : | David Morizet |
Direction : | Laure Bally-Cuif |
Type : | Projet de thèse |
Discipline(s) : | Biologie cellulaire et développement |
Date : | Inscription en doctorat le 09/12/2019 Soutenance le 13/09/2022 |
Etablissement(s) : | Sorbonne université |
Ecole(s) doctorale(s) : | École doctorale Complexité du vivant (Paris ; 2009-....) |
Partenaire(s) de recherche : | Laboratoire : Institut Pasteur (Paris). Neurogénétique du Poisson zébré |
Mots clés
Mots clés libres
Résumé
La neurogénèse adulte persiste au sein de niches restreintes dans le cerveau de presque tous les mammifères. Ce processus est majoritairement étudié dans le gyrus denté de l’hippocampe, qui reçoit de nouveaux neurones produits dans la zone sous granulaire, et dans le bulbe olfactif qui reçoit des neurones produits dans la zone sous ventriculaire. Ces nouveaux neurones supportent des fonctions homéostatiques et adaptatives en aidant à la discrimination entre des stimuli proches, à l’apprentissage et à la consolidation de nouveaux souvenirs ainsi qu’à l’oubli d’anciens. Le maintien et l’adaptabilité de la neurogénèse adulte dépendent de l’activité des cellules souches neurales (CSN). Une équilibre entre quiescence –un état réversible d’arrêt du cycle cellulaire nécessaire au maintien des CSN– et activation, pour produire de nouveaux neurones fonctionnels, doit être préservé. Des années d’études ont révélé que la quiescence est un état hétérogène mais les signatures moléculaires de différents états de quiescences n’ont pas été identifiées. Bien que la neurogénèse adulte soit rare chez les mammifères, elle est plus répandue dans de nombreux vertébrés. Le télencéphale du poisson zébré s’est imposé comme un modèle précieux pour comprendre la dynamique et la régulation de la neurogénèse adulte. Celle-ci y est active dans des régions homologues aux niches neurogéniques des mammifères et des études ont montré que des régulateurs clés comme la voie de signalisation Notch sont conservés entre poissons et mammifères. Pour ces raison nous avons entrepris une caractérisation du télencéphale du poisson zébré et en particulier de ses CSN quiescentes. Nous avons ensuite comparé des données collectées en conditions physiologiques à des données générées après une courte inhibition de la voie Notch et/ou provenant du cerveau d’autres espèces. Avec le jeu de données en conditions physiologiques nous avons établi un atlas du télencéphale de poisson zébré et découvert que les CSN adultes peuvent être divisées en plusieurs sous-populations. Cette hétérogénéité est en partie dépendante de leur identité spatiale et la zone ventriculaire chez le poisson zébré maintient son patron développemental d’une manière très similaire à la situation chez les mammifères, ce qui permet d’identifier des régions homologues et facilitera les comparaisons inter-espèces. La deuxième source majeure d’hétérogénéité des CSN est leur profondeur de quiescence et nous avons mis en évidence des gradients d’expression de gènes associés avec la régulation de l’équilibre entre quiescence et activation. Au moyen d’analyses inter-espèces nous avons identifiés à la fois des caractéristiques conservées et innovantes de la cascade neurogénique dans le lignage qui a mené aux mammifères. De manière surprenante, une partie des glies radiaires de poisson zébré est plus similaires aux astrocytes de mammifères ou d’oiseaux qu’à leurs glies radiaires. Cela a motivé un élargissement de nos analyses à plus de 20 espèces séparées par plus de 680 millions d’années d’évolution et a permis d’identifier des changements moléculaires et cellulaires clés qui ont menés à la structure actuelle du cerveaux des mammifères. Le jeu de données généré après inhibition de la voie Notch a révélé que les différentes populations de CSN restaient identifiables mais que la quasi-totalité d’entre elle était entrée dans un état plus activé. En particulier nous avons découvert que les glies radiaires similaires aux astrocytes chez le poisson zébré peuvent se réactiver sans perdre leur identité d’une manière similaires à certains astrocytes périventriculaires chez la souris qui produisent des neurones suite à une blessure, un AVC ou une inhibition de la vie Notch. Enfin, une sous-population est capable de résister à la voie Notch. Nous avons découvert que nr2f1b est au moins en partie responsable de cette résistance et démontré l’existence de voies redondantes pour maintenir la quiescence dans cette population.