Thèse soutenue

Conception et évaluation assistée par la modélisation de stratégies de gestion d’une épidémie dans un paysage hétérogène.

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Auteur / Autrice : Loup Rimbaud
Direction : Emmanuel JacquotGaël Thébaud
Type : Thèse de doctorat
Discipline(s) : Microbiologie/Parasitologie
Date : Soutenance le 20/11/2015
Etablissement(s) : Montpellier, SupAgro
Ecole(s) doctorale(s) : Systèmes Intégrés en Biologie, Agronomie, Géosciences, Hydrosciences, Environnement (Montpellier ; École Doctorale ; 2009-2015)
Partenaire(s) de recherche : Laboratoire : Biologie et Génétique des interactions Plantes-parasites pour la Protection Intégrée/UMR BGPI Montpellier (Montpellier ; 1999-2020)
Jury : Président / Présidente : Claire Neema
Examinateurs / Examinatrices : Emmanuel Jacquot, Gaël Thébaud, Claire Neema, Fernando García-Arenal, Hervé Monod, Christian Lannou, Pascal Hendrikx
Rapporteur / Rapporteuse : Fernando García-Arenal, Hervé Monod

Résumé

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Les stratégies de gestion des épidémies sont souvent basées sur des opinions d'experts, plutôt que sur une démonstration formelle de leur efficacité. Ce constat résulte de la difficulté de prendre en compte les processus biologiques et les interventions humaines qui s'y ajoutent pour expérimenter différentes méthodes et identifier la plus performante. Il est ainsi difficile d'améliorer ces stratégies, qui n'ont pas de raison a priori d'être optimales. La modélisation conjointe du processus épidémique et de diverses stratégies de gestion constitue un outil innovant pour contourner les contraintes liées à l'expérimentation. Les paramètres clés d'un tel modèle peuvent être identifiés par une analyse de sensibilité et, pour certains d'entre eux, mieux appréhendés grâce à l'expérimentation biologique. D'autres paramètres clés peuvent constituer des leviers d'action dont il est possible d'approcher les valeurs optimales en exploitant le potentiel des méthodes d'analyse de sensibilité.Cette démarche, applicable à de nombreuses maladies infectieuses, a été testée sur la gestion de la sharka, une maladie affectant les arbres du genre Prunus (dont les abricotiers, pêchers et pruniers). Elle est causée par le Plum pox virus (PPV, du genre Potyvirus, transmis par pucerons) et associée à d'importantes pertes économiques. En France, la stratégie de gestion de cette maladie repose notamment sur l'observation visuelle des vergers et l'arrachage des individus pouvant contribuer à la propagation des épidémies. Dans le cadre de cette thèse, des travaux expérimentaux ont été entrepris en conditions contrôlées pour tester des hypothèses liées à la concordance entre les états infectieux et symptomatiques, sur lesquelles s'appuient les stratégies basées sur une surveillance visuelle. Les résultats de ces expériences, et notamment la synchronie entre les périodes de latence et d'incubation chez le jeune pêcher infecté par le PPV, ne remettent pas en cause ces hypothèses et viennent enrichir un modèle de simulation probabiliste et spatiotemporel de la propagation de la sharka. Les analyses de sensibilité réalisées sur ce modèle ont révélé que le devenir des épidémies dépend fortement de la connectivité de la parcelle (avec les autres parcelles du paysage) où est introduit le PPV la première fois, et de la durée de la latence dans les arbres infectés. D'autres analyses de sensibilité du modèle, incluant cette fois un ensemble de stratégies de gestion, ont permis d'optimiser les modalités de surveillance et d'arrachage vis-à-vis d'un critère économique dans le contexte épidémique simulé.