Réforme des subventions au marché de blé en Algérie : une analyse en équilibre général calculable
Auteur / Autrice : | Hilel Hamadache |
Direction : | Selma Tozanli |
Type : | Projet de thèse |
Discipline(s) : | Sciences Économiques |
Date : | Inscription en doctorat le Soutenance le 06/11/2015 |
Etablissement(s) : | Montpellier, SupAgro |
Ecole(s) doctorale(s) : | École doctorale Economie Gestion de Montpellier (2015-.... ; Montpellier) |
Partenaire(s) de recherche : | Laboratoire : MOISA - Marchés, Organisations, Institutions et Stratégies d'Acteurs - |
Jury : | Examinateurs / Examinatrices : Selma Tozanli, Jacquet Florence, André Lemelin, Sophie DROGUé |
Rapporteur / Rapporteuse : Abdelmadjid Djenane, Alexandre Gohin |
Mots clés
Résumé
Le blé est à la base du régime alimentaire d'une grande partie des algériens. Afin de garantir la sécurité alimentaire de la population, l'État a de tout temps privilégié une politique de régulation interventionniste basée sur le contrôle des prix à la consommation. Depuis l'indépendance du pays en 1962, les subventions à la consommation se sont toujours imposées comme une mesure phare des pouvoirs publics. Outre le coût élevé de cette politique et les distorsions qu'elle engendre, les subventions à la consommation ne ciblent pas les populations les plus démunies, elles renforcent la dépendance du pays envers la consommation de blé, elles entravent l'organisation des acteurs du marché et s'opposent aux règles du libre échange. Malgré ce constat mitigé, à notre connaissance aucune recherche n'a cherché à quantifier les effets des éventuelles réformes des subventions à la consommation du blé an Algérie, que ce soit au niveau macroéconomique que microéconomique. Afin de pallier à cette situation, notre travail tente d'analyser l'impact de la réforme des subventions à la consommation de blé sur l'économie dans sa globalité et sur le bien-être des ménages. À l'aide d'un MEGC calibré sur les caractéristiques de l'économie algérienne, nous simulons deux types de scénarios, le premier suppose une suppression totale des subventions à la consommation de blé. Le second teste des politiques alternatives de compensations suite à la suppression des subventions : transfert direct aux ménages, réduction des taxes directes sur le revenu des ménages et la libéralisation du commerce agricole et agroalimentaire. Les résultats montrent que la simulation de la réforme des subventions a confirmé nos hypothèses de départ. L'élimination des subventions a provoqué une baisse de la consommation de blé suite à la hausse de son prix domestique, pendant que la consommation des autres produits alimentaires s'est maintenue au même rythme, puis elle a augmenté après l'introduction des mesures de compensations. Ces dernières ont fait en sorte de maintenir le niveau de consommation alimentaire global à un niveau satisfaisant. Cela a été permis, dans les deux premières mesures, grâce à la hausse du revenu des ménages provoqué par la redistribution des subventions sous forme d'aide et de réduction de taxation. Il a été également permis par la baisse des prix des produits alimentaires à la suite de la libéralisation du commerce agricole. Ce qui démontre qu'en prenant simultanément en compte, la libre formation du prix à la consommation sur le marché du blé, le recyclage du budget des subventions à travers les revenus des ménages, ou par la libéralisation du commerce agricole, nous pouvons vérifier que la dérégulation du marché intérieur du blé n'a pas que des effets dommageables sur l'économie dans sa globalité, et le supposé risque de sécurité alimentaire des ménages est à nuancer.