Thèse en cours

Les champs des possibles résidentiels

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Auteur / Autrice : Lilite Rossignol
Direction : Emre KorsuCamille Gardesse
Type : Projet de thèse
Discipline(s) : Aménagement de l'espace, Urbanisme
Date : Inscription en doctorat le 01/10/2020
Etablissement(s) : Université Gustave Eiffel
Ecole(s) doctorale(s) : École doctorale Ville, Transports et Territoires
Partenaire(s) de recherche : Laboratoire : Laboratoire Ville, mobilité, transport (Champs-sur-Marne, Seine-et-Marne)

Mots clés

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Résumé

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Dans le cadre de ma thèse de doctorat, je propose de réfléchir à la notion de champs des possibles résidentiels des individu.e.s en tant que nouvelle approche compréhensive pour appréhender les logiques de choix résidentiels des individu.e.s. Je propose de réfléchir aux champs des possibles en tant que “champ de ce qu'ILS ET ELLES considèrent comme possible en terme d'habitat”, c'est-à-dire un champ mental, un champ de représentations que se constitue chaque agent.e par rapport à l'intériorisation de sa position au sein de l'espace social et physique, et l'action contextualisée de certaines dispositions sociales, urbaines et résidentielles. Cet objet, qui constitue une entrée d'analyse originale et inédite dans le champs des études sur les choix et trajectoires résidentielles, permet de sonder la question des représentations et projections des agent.e.s dans l'espace résidentiel, mais aussi dans l'espace urbain, alimentant ainsi une réflexion de fond sur l'accessibilité perçue et vécue à la ville et les conditions effectives d'appropriation socio-spatiales. S'intéresser à l'objet d'étude des champs des possibles résidentiels des individu.e.s implique, par conséquent, de regarder aussi de ce que laisse en implicite cette notion, c'est-à-dire le champ des impossibles résidentiels. Les possibles sont considérés comme tel à condition qu'ils soient conscientisés par les acteur.ices. Ce qui est hors du champ des possibles n'est pas nécessairement hors du champ de l'inatteignable (objectivement parlant), mais plutôt hors du champ du pensable, catégorie construite par rapport aux conditions matérielles d'existence de l'agent.e.s et ses dispositions. L'objet de ma thèse de doctorat me porte à m'intéresser, par le bais d'une méthodologie qualitative qui repose sur la conduite d'entretien de type biographiques, aux logiques de représentation et positionnement des femmes travaillant au sein du secteur de l'aide ménagère et de l'aide et des soins à domicile par rapport au marché et à l'espace résidentiel francilien. On peut aujourd'hui considérer les travailleuses de ce secteur comme les franges les plus précarisées du salariat dont les trajectoires résidentielles s'inscrivent pour une large part d'entre elles, dans des parcours de migration internationale. Dans la continuité des travaux de sociologie du logement des classes ouvrières et populaires je propose de questionner les déterminants et représentations qui animent et modèlent les trajectoires résidentielles de ce sous prolétariat moderne conditionnant son accessibilité et appropriation effective à un espace urbain partagé. Je m'interroge sur la répercussion de l'intériorisation de sa place de dominé.e dans un cadre domestique autre que le sien sur son champ des possibles résidentiels en tant que projection de son espace de vie. Cette proposition théorique permet d'appréhender la question des localisations résidentielles via leurs représentations de l'espace urbain et résidentiel, leurs représentations de leurs propres places au sein de ces espaces, leurs projections et leurs socialisations aux espaces urbains et domestiques.