Thèse en cours

Wes Anderson, Noah Baumbach, Sofia Coppola : Un cinéma de la post-adolescence

FR  |  
EN
Auteur / Autrice : Hugo Jordan
Direction : Marc Cerisuelo
Type : Projet de thèse
Discipline(s) : Arts
Date : Inscription en doctorat le 07/09/2020
Etablissement(s) : Université Gustave Eiffel
Ecole(s) doctorale(s) : École doctorale Cultures et Sociétés (Créteil ; 2010-....)
Partenaire(s) de recherche : Laboratoire : LISAA - Littératures Savoirs et Arts

Mots clés

FR  |  
EN

Résumé

FR  |  
EN

En 2008, Derek Hill identifait Wes Anderson, Sofia Coppola, Michel Gondry, Spike Jonze, Richard Linklater et David O'Russell comme les représentants d'une nouvelle vague américaine. Mais son étude visait davantage à mettre en avant une nouvelle génération de réalisateurs qu'à définir un nouveau mouvement cohérent du cinéma américain. Cet ouvrage représente une tentative de plus au sein de la recherche anglophone de ranger ces cinéastes sous une même étiquette et, plus largement, de distinguer les différentes tendances du cinéma américain contemporain. La recherche s'est surtout concentrée sur le ton employé dans ces films. Plus précisément, l'ironie a été identifiée comme un marqueur dominant d'un certain nombre de ces oeuvres. Ainsi, en 2002, Jeffrey P. Sconce propose le terme de « Smart Cinema », repris neuf ans plus tard par Claire Perkins, au sujet d'oeuvres caractérisées par leur ironie et leur nihilisme. A l'inverse, en 2007, Jesse Mayshark utilise le terme de cinéma « Post-pop » pour rassembler les réalisateurs qui, selon lui, se distinguent du postmodernisme cinématographique incarné par Quentin Tarantino. Plus récemment, en 2019, Kim Wilkins a publié une thèse intitulée « American Eccentric Cinema », qui regroupe des auteurs dont les oeuvres sont portées par un même alliage d'ironie et d'émotion sincère. Ainsi, les cinéastes évoqués précédemment ont souvent été associés à des mouvements contradictoires. Face à ces tentatives de désignation générique qui se sont concentrées sur le ton employé par les films, mon projet sera de proposer une appellation à partir d'un aspect thématique, la post-adolescence, et d'observer comment celui-ci peut conduire à une certaine esthétique. Cela me permettra d'étudier et de mettre en lien le travail des cinéastes suivants : Wes Anderson, Noah Baumbach, Sofia Coppola et, plus ponctuellement, Spike Jonze, Charlie Kaufman, Michel Gondry et Richard Linklater. Au milieu des années 90, Anderson, Baumbach et Linklater commencent leur carrière de cinéaste en racontant la vie de jeunes gens aux portes de l'âge adulte, qu'ils rejettent pour la plupart d'entre eux. S'il s'agit encore de personnages au sortir de l'adolescence, cette thématique va ensuite se déplacer vers des individus plus âgés, déjà intégrés à la vie professionnelle, et infuser le cinéma américain de ces vingt-cinq dernières années. Par ce terme de « post-adolescence », je souhaite donc regrouper sous une même étiquette des films portant sur des personnages immatures, dans un état de stase existentielle et incapables de se conformer à l'âge adulte. Ainsi, mon projet de thèse visera à faire ressortir les préoccupations communes à ces cinéastes et à identifier, dans leurs oeuvres, les formes par lesquelles se manifeste le concept de «post-adolescence».