Les étrangers non-ottomans à Diarbékir et Harput (Est-Ottoman) : stratégies spatiales, interactions urbaines et réseaux de pouvoirs (1850-1914). (titre provisoire)
Auteur / Autrice : | Matthieu Gosse |
Direction : | Vincent Lemire |
Type : | Projet de thèse |
Discipline(s) : | Histoire |
Date : | Inscription en doctorat le 01/09/2020 |
Etablissement(s) : | Université Gustave Eiffel |
Ecole(s) doctorale(s) : | École doctorale Cultures et Sociétés (Créteil ; 2010-....) |
Partenaire(s) de recherche : | Laboratoire : Analyse Comparée des Pouvoirs |
Mots clés
Résumé
Cette recherche aborde l'histoire de deux sociétés urbaines de l'Est ottoman Diarbékir et Harput - par le prisme des étrangers non-ottomans qui y ont résidé entre la décennie 1850 et 1914. Le second 19ème siècle est un moment d'intenses mutations puisqu'il constitue à la fois un temps de redéfinition du contrat social ottoman (réformes des Tanzimat) mais aussi un moment d'apogée de l'impérialisme européen dans l'Empire ottoman. Dans l'Est ottoman, ce demi-siècle est celui d'une polarisation interconfessionnelle assorti d'une montée des tensions. Ce processus s'achève par des violences paroxystiques dont les populations arméniennes sont les principales victimes (massacres dits « hamidiens » de 1894-1897 - Génocide des Arméniens de l'Empire ottoman - 1915). Le second 19ème siècle ottoman est aussi le temps d'une présence pérenne d'étrangers non-ottomans en ville : consuls, missionnaires catholiques et protestants, négociants, individus étrangers au service de l'Etat ottoman. Bien que peu nombreux contrairement aux vastes « colonies » étrangères des villes littorales « levantines » - ces étrangers ne jouent pas moins un rôle influent en ce qu'ils occupent une position nodale, à l'interface entre pouvoirs et sociétés. Les institutions éducatives mises en place et les mécanismes de protection consulaires principalement exercés au bénéfice des chrétiens locaux (autour du tiers des populations urbaines), majoritairement arméniens - constituent des vecteurs d'influence dont l'étude est absolument indispensable à la compréhension fine des transformations sociopolitiques qui ont eu lieu dans les deux villes et leur arrière-pays. Cette étude « au ras du sol » - soit selon une perspective microhistorique - de l'intégration, de l'action et des interactions des étrangers non-ottomans s'appuiera sur des sources archivistiques diverses permettant d'étudier la période dans sa complexité et dans sa contemporanéité. L'étude croisée et conjointe des documentations produites par les différents acteurs permettra de mieux comprendre le fonctionnement de ces sociétés plurielles anéanties au cours du premier conflit mondial.