La réception de la Charte africaine des droits de l'homme et des peuples dans le procès pénal sénégalais
Auteur / Autrice : | Mouhamadou mansour Ndiaye |
Direction : | Fanny Vasseur-Lambry, Ndiaw Diouf |
Type : | Projet de thèse |
Discipline(s) : | Droit Privé |
Date : | Inscription en doctorat le Soutenance le 19/12/2023 |
Etablissement(s) : | Artois |
Ecole(s) doctorale(s) : | École doctorale en Sciences humaines et sociales (Amiens) |
Partenaire(s) de recherche : | Laboratoire : Centre Droit Ethique et Procédures |
Jury : | Président / Présidente : Jean-yves Marechal |
Examinateurs / Examinatrices : Fanny Vasseur-lambry, Caroline Duparc, Ndiaw Diouf | |
Rapporteurs / Rapporteuses : Caroline Duparc, Jean-yves Marechal |
Mots clés
Résumé
Depuis son adoption le 27 juin 1981, la Charte africaine des droits de lhomme et des peuples est devenue le principal instrument de protection et de promotion des droits de lhomme sur le continent africain. Elle vise à intégrer dans le continent la culture de la démocratie, de la justice et des droits de lhomme, en tenant compte des traditions et des principes moraux africains. En un mot, lon peut dire que la Charte africaine vise à bâtir de véritables États de droit. Les rédacteurs de la Charte avaient bien compris que la construction dun État de droit ne se ferait que s'il existait une bonne justice. Autrement dit, une justice capable de garantir le droit daccès à un tribunal, pour la reconnaissance des droits fondamentaux de la personne, le droit à un tribunal indépendant et impartial, pour renforcer la confiance du justiciable envers la justice, mais également le respect de certaines garanties nécessaires à la qualité de linstance telle la célérité procédurale et celles nécessaires à la protection du suspect comme le respect des droits de la défense. Cest au regard de ce constat que les rédacteurs de la Charte africaine ont repris le modèle universel de procès équitable dégagé dans les articles 10 et 11 de la Déclaration universelle des droits de lhomme, larticle 14 du Pacte international relatif aux droits civils et politiques, larticle 6 de la Convention européenne des droits de lhomme, ainsi que les articles 8 et 10 de la Convention américaine des droits de lhomme. Le Sénégal, pays de tradition moniste, a ratifié la Charte africaine le 13 août 1982. En vertu de cette adhésion, lÉtat du Sénégal a donc lobligation de garantir à tout justiciable lapplication concrète et effective des règles du procès équitable consacrées par la Charte africaine. Appliquées à la matière pénale, les règles du procès équitable ont pour but dassurer une meilleure protection des droits fondamentaux du suspect tout au long du processus répressif. Cependant, cette protection accordée au suspect ne peut être efficace que si les règles du procès équitable sont effectives. Or, nous savons que les droits de l'homme en Afrique présentent une contrariété concrétisée par leur reconnaissance formelle et une absence réelle d'effectivité. Il faut reconnaître que le Sénégal na pas échappé à cette réalité. En effet, la procédure pénale sénégalaise présente plusieurs dispositions qui ne sont pas conformes à la Charte africaine, et, malgré leur valeur supra législative, les dispositions de la Charte africaine sont peu invoquées par les magistrats, les avocats et les justiciables dans la procédure pénale. Ces insuffisances dans le droit interne et la pratique judiciaire constituent de véritables obstacles à l'effectivité de ces règles. Le Sénégal ayant ratifié la Charte africaine, dès lors la question est de savoir, si de telles garanties sont consacrées dans le droit interne, est-ce quelles sont effectives dans le procès pénal sénégalais. En somme, cette thèse vise à évaluer la conformité du procès pénal sénégalais au regard des exigences de la Charte africaine des droits de lhomme et des peuples.